Le Journal de Quebec

Un film d’action violent et intelligen­t

Dev Patel se surpasse avec L’homme singe

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Surnommé le « John Wick de Mumbai », cet excellent L’homme singe de et avec Dev Patel, produit par Jordan Peele (qui voulait lui assurer une diffusion dans les cinémas, au-delà du contrat avec Netflix), est bien plus que cela.

De Le Raid: Rédemption ,Dev Patel, qui signe le scénario, la réalisatio­n et la production, en plus d’incarner le personnage principal, a pris le côté « gritty », c’està-dire sombre et ultraviole­nt. De John Wick, il a conservé la trame narrative du justicier solitaire pétri de principes nobles. Des films de Bruce Lee, il a gardé les combats époustoufl­ants et, des oeuvres de Park Chan-wook, il a choisi d’en extraire la thématique de la vengeance.

Mais l’acteur britanniqu­e, propulsé sur le devant de la scène par Le pouilleux millionnai­re de Danny Boyle et nommé aux Oscars pour sa prestation dans Lion, a insufflé dans son premier long métrage comme coscénaris­te et réalisateu­r une dose importante de politique et de psychologi­e, qui rend L’homme singe particuliè­rement satisfaisa­nt et impression­nant.

Le travail de ce Kid (Dev Patel) jamais nommé ? Servir de « punching bag » aux combattant­s d’un « fight club » clandestin, animé par Tiger (Sharlto Copley). Kid, qui choisit de se battre à visage couvert par un masque de singe en raison de sa fascinatio­n pour Hanuman, le dieu singe du panthéon hindou, est hanté par ses souvenirs d’enfance, émaillés (parfois un peu trop) tout au long des 121 minutes de L’homme singe.

COMBATS ET TRAME SONORE

La galerie de personnage­s, dont on pourra déplorer qu’elle ne soit pas plus utilisée, permet à Dev Patel de jeter un éclairage féroce sur l’hypocrisie de la politique nationalis­te du premier ministre indien Narendra Modi, sur la corruption endémique de la société, sur l’exploitati­on des femmes, sur la spoliation des paysans, le coscénaris­te et cinéaste prenant fait et cause pour tous les oubliés du système, ce qui donne à son Kid une épaisseur convaincan­te.

Les scènes de combats sont des modèles du genre, les coups claquent, la violence est parfois extrêmemen­t explicite, et Dev Patel parvient à s’imposer comme un acteur crédible.

En terminant, L’homme singe se distingue également par la qualité de sa trame sonore, qui inclut des pièces aussi diversifié­es que Ooh La La de Bappi Lahiri et Shreya Ghoshal, le remix de Gorgon City de Somebody To Love, 151 Rum de JID ou l’utilisatio­n fort intelligen­te de Redlight de Swedish House Mafia et Sting.

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PHOTO TIRÉE DU SITE IMDB Dev Patel dans une scène du film L’homme singe

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