QUAND LES CHERCHEURS D’EMPLOI ONT L’EMBARRAS DU CHOIX
Un an après le creux historique du taux de chômage (1,9 %) qu’a connu la RMR de Québec en février 2023, la situation n’a pas beaucoup évolué, puisque ce taux affichait 2,9 % en février dernier, remarque Steeve Lavoie, président et chef de la direction de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec. Jumelées à un taux d’activité se situant tout près de 68 %, ces données démontrent « qu’on manque tout simplement de bras à Québec », dit-il. En fait, même en embauchant toutes les personnes sans emploi, il ne serait pas possible de pourvoir tous les postes disponibles. « Les deux courbes se sont croisées en 2019. Ça fait maintenant cinq ans qu’il y a plus d’emplois disponibles que de monde sur le chômage. Dans l’histoire, ce n’est jamais arrivé », indique M. Lavoie, en précisant qu’ il faut « augmenter toutes les mesures pouvant être prises pour augmenter notre main-d’oeuvre ». Parmi celles-ci, il mentionne les mesures favorisant « l’immigration économique, c’est-à-dire des gens qui sont aptes à occuper des postes. Ils sont importants à Québec », dit-il. M. Lavoie poursuit avec les mesures fiscales destinées aux employés d’expérience qui retournent sur le marché du travail. « À Québec, on a la population la plus âgée au Canada et il y a plus de personnes qui prennent leur retraite plus tôt », notamment en raison de la présence de domaines comme les finances, l’administration et la fonction publique. « Cette portion de la population qui prend sa retraite à 55 ans reviendra plus facilement travailler si on leur offre des avantages fiscaux », soutient-il.
AUCUN DOMAINE N’EST ÉPARGNÉ
Ces deux mesures auraient un immense impact à Québec, où tous les secteurs ont un besoin de main-d’oeuvre, certains étant plus criants que d’autres, indique M. Lavoie, faisant référence au secteur du tourisme pendant l’été ainsi qu’aux secteurs manufacturier, des technologies, des finances, de l’administration et de la fonction publique. « L’enjeu, c’est d’amener les bonnes personnes, celles qui ont les compétences pour pourvoir des postes, dans ces secteurs plus présents à Québec », souligne M. Lavoie, en rappelant également que l’arrivée de l’intelligence artificielle est à l’origine d’un virage dans le marché du travail. « Il y a des emplois qui disparaissent alors que d’autres apparaissent, et ça se fait à une vitesse beaucoup plus rapide que lors de l’arrivée de l’ordinateur », constate M. Lavoie. « Dans le cas de l’intelligence artificielle, le changement se fait tellement rapidement qu’il crée des besoins dans divers domaines où plus de gens doivent être formés », poursuit-il.
LA FORMATION PLUS ACCESSIBLE
La formation connaît donc aussi un virage important et pas seulement chez les jeunes, mais aussi chez les travailleurs d’expérience, qui souhaitent acquérir des connaissances et des aptitudes pour évoluer dans les nouveaux domaines d’activités en suivant une formation pendant leur carrière. Heureusement, les formations spécialisées sont plus accessibles aujourd’hui, que ce soit directement auprès des entreprises ou dans divers établissements de formation pour les adultes, dans les universités et les cégeps. La Foire de l’emploi et carrière consacrera d’ailleurs une section entière à la formation et à la réorientation de carrière, offrant aux visiteurs une vision à 360 degrés pour atteindre leurs objectifs de carrière.