Une expérience unique dans le ciel
Une trentaine de parachutistes québécois se sont envoyés en l’air
Pas moins de 36 parachutistes, experts comme amateurs, se sont envolés près de Farnham, en Estrie, hier après-midi, pour observer l’éclipse solaire à 13 500 pieds dans les airs.
« C’était fou, il faisait beau. C’était magnifique », s’est exclamée Olympe Tremblay, tout juste après son troisième saut en parachute, hier après-midi.
Paraplégique depuis 16 ans, elle a réalisé son deuxième saut depuis qu’elle est en fauteuil roulant, entourée de sa famille.
Elle a pu réaliser cette expérience « unique » après avoir organisé une levée de fonds auprès d’amis et de commanditaires, pour laquelle elle a amassé la somme de 746 $ nécessaire pour le saut.
« En étant paraplégique, on essaie de repousser les limites, de voir ce qu’on est capable de faire malgré nos limitations », raconte Olympe Tremblay fébrile, quelques minutes avant son saut en tandem.
Comme elle, 20 autres sauteurs ont décidé de se laisser tomber en chute libre d’un avion en tandem avec des parachutistes expérimentés avant que la Lune ne cache entièrement le Soleil.
Ils ont pu observer la phase partielle de l’éclipse armés de lunettes dans l’avion, mais pas dans les airs.
Les 15 professionnels qui les accompagnaient se sont ensuite élancés seuls durant les 3 minutes 9 secondes que duraient l’éclipse totale.
Pour François-denis Guénette, qui en est à son 661e saut, cette envolée représente « un rêve d’enfant ».
« J’attends ce moment depuis que j’ai six ans », raconte celui qui est tombé amoureux du système solaire après sa première visite au Planétarium, en première année du primaire.
« J’avais appris qu’en 2024, il y allait avoir une éclipse solaire totale dans le ciel de Montréal. J’ai calculé et je me suis dit : “je vais être encore vivant, je vais avoir 48 ans” », poursuit M. Guénette.
UN ÉVÉNEMENT BIEN PRÉPARÉ
Une idée lancée par un amateur sur un groupe Facebook de parachutistes a mis la puce à l’oreille de Grégory Perrimond, propriétaire de Parachute Montréal. Après s’être assuré que l’activité était sécuritaire, il a décidé d’organiser l’événement.
« Il y a eu beaucoup de préparation pour que tout se passe bien », affirme-t-il.
Même s’il a plus de 2800 sauts derrière la cravate, celui fait durant l’éclipse était particulièrement « incroyable ».
« Je n’ai pas assez de vocabulaire pour exprimer ce que j’ai ressenti », relate Grégory Perrimond.
Il a d’ailleurs exceptionnellement ouvert son entreprise pour l’événement, la saison débutant normalement le 1er mai.
Comme le nombre de places dans l’avion était limité, le parachutiste a dû procéder à un tirage au sort pour déterminer la quinzaine de novices qui pouvaient participer au saut de l’éclipse.
Pas moins de 55 sauteurs avaient manifesté leur intérêt.