Défense de jouer dans la rue à Rivière-du-loup
Des familles dénoncent le règlement municipal
De jeunes enfants qui préfèrent jouer au hockey dans la rue plutôt que de rester rivés à des écrans devront se trouver un autre terrain de jeu sinon leurs parents seront contraints de payer une amende, prévient la Ville de Rivière-du-loup.
Une situation que dénonce une vingtaine de familles qui demeurent sur la rue Agnès-giguère dans un quartier résidentiel et paisible de la ville du Bas-saint-laurent.
« C’est très malheureux parce que la plupart des résidents sont ici justement pour que les enfants jouent dans la rue et profitent de la vie de quartier. D’ailleurs, nous sommes dans un cul-de-sac où il y a très peu de circulation », mentionne Dany Ducas, qui se veut le porte-parole des parents indignés.
La semaine dernière au retour à la maison, une lettre de l’agente de la réglementation municipale attendait M. Ducas à sa grande surprise.
« Je l’ai rencontrée et de façon respectueuse, elle m’a dit que la Ville a eu des plaintes parce que nos enfants jouent dans la rue et que les enfants devaient arrêter de jouer sinon on s’exposait à des amendes », raconte le père de famille.
Lui-même enseignant en éducation physique, Dany Ducas se fait une fierté de promouvoir l’activité physique.
Il assure que des adultes ont toujours un oeil sur ce qui se passe dans la rue et qu’un rond-point et un terre-plein permettent aux enfants de jouer en sécurité.
LA VIE DE QUARTIER
Hier par une superbe journée ensoleillée, Le Journal s’est rendu sur place. Digne des quartiers résidentiels au printemps, la rue fourmillait. D’un côté, un homme tente de se débarrasser des dernières traces de son banc de neige, de l’autre côté, des enfants jouent au soccer sur un petit bout de gazon et partout dans la rue se trouvent des « ti-culs » en bicycle.
« Ici, il y a 45 enfants sur 350 mètres de rue », lance un résident au passage.
Un peu plus loin, on pouvait apercevoir des parents choqués qui profitent du beau temps et qui surveillent leurs jeunes pendant un match de hockey bottine.
« Ce qui est fâchant, c’est qu’on prône les saines habitudes de vie avec nos enfants et on se fait rabrouer. Jouer dehors, c’est la santé et ici, c’est une rue très sécuritaire », indique Marie Bouchard, une mère de famille.
Elle ajoute que cette vie de quartier est excellente pour l’apprentissage des enfants. « L’esprit de communauté, ça leur permet de développer leurs habiletés sociales, la gestion de conflit. [...] On entend parler d’intimidation dans les écoles, ben c’est ça qu’il y a de mieux, de créer des liens avec les enfants pour éviter des débordements. »