Le Journal de Quebec

Le policier fautif rencontré le matin même19

Deux lieutenant­s ont témoigné hier lors du procès d’un sergent du SPVQ accusé d’agression sexuelle

- PIERRE-PAUL BIRON

Deux lieutenant­s du SPVQ ont confirmé à la reprise du procès pour agression sexuelle du policier Christian Lachance que le sergent avait été rencontré le matin même de la fête où seraient survenus les événements relatifs au harcèlemen­t présumé d’une collègue.

En fait, c’est la plaignante dans son dossier d’agression sexuelle qui aurait signalé aux patrons la situation qu’aurait vécue l’une de ses collègues féminines avec le sergent Lachance.

« On parlait de textos, commentair­es ou comporteme­nts déplacés de Christian Lachance envers une policière qui voulait rester anonyme », a expliqué le lieutenant Patrick Shallow lundi.

Ce dernier a rencontré la policière en question et Christian Lachance durant le quart de travail de nuit du 20 août 2021, pour « faire un rappel sur la politique de harcèlemen­t du service de police ».

RAPPORT REMIS, MAIS PAS DE SUITE

Ni le lieutenant Shallow ni le lieutenant Dominic Cormier, qui a lui aussi témoigné hier, n’ont eu de suites du rapport qui a été déposé au début septembre en lien avec cette plainte. « Je n’ai pas su la suite. J’ai produit le rapport et par la suite les affaires internes prennent en charge le reste », a expliqué M. Shallow.

Le policier a toutefois souligné au juge qu’il avait trouvé « particulie­r » dans ce contexte de voir Lachance et la plaignante avoir une relation qui semblait « cordiale » lors du party d’équipe qui se déroulait dans la soirée et la nuit du 20 au 21 août.

Peu de détails ont été abordés quant à la nature des textos en question, mais, interrogé par l’avocat de la défense, le lieutenant Shallow a admis qu’« essayer de faire pitié avec des collègues ou contacter des gens par texto » ne contrevena­it pas à la politique de harcèlemen­t du SPVQ.

TÉMOIGNAGE DE LACHANCE À VENIR

Christian Lachance doit témoigner aujourd’hui dans le cadre de sa défense.

Selon Sandra Normand, une policière qui a témoigné hier, la plaignante aurait demandé à Lachance d’avoir une relation sexuelle à trois reprises le soir des événements. Après avoir vu Lachance dans la chambre auprès de la plaignante intoxiquée, Mme Normand a raconté que l’accusé lui a dit être « tanné ».

« Il m’a dit : “ça fait trois fois qu’elle me demande de la baiser” », a raconté la policière.

Selon la théorie de cause de la Couronne, Lachance aurait agressé sexuelleme­nt une subalterne lors d’une fête d’équipe en août 2021. La présumée victime, fortement intoxiquée selon des témoins de la fête, était couchée dans une chambre au sous-sol de la résidence du policier chez qui se déroulait le party.

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PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL BIRON Le policier Christian Lachance lors de l’ouverture de son procès en mars.

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