Le Journal de Quebec

Il se fait passer pour son ex-collègue pendant 30 ans

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AGENCE QMI | Un quinquagén­aire du Wisconsin aux États-unis aurait admis avoir volé l’identité d’un ancien collègue durant plus de trois décennies, en multiplian­t les demandes de prêts en son nom, au point de le mener au bord du gouffre dans un hôpital psychiatri­que.

« Au total, la victime de Matthew David Keirans a passé 428 jours dans la prison du comté et 147 jours dans un hôpital psychiatri­que à la suite des faux rapports de Keirans au Départemen­t de police de Los Angeles (LAPD) et [au procureur du district] », a noté le Bureau du procureur américain du district nord de l’iowa, selon le New York Post samedi.

Lundi dernier, l’homme de 58 ans aurait ainsi plaidé coupable de vol d’identité aggravé et de fausse déclaratio­n à une institutio­n de crédit, pour avoir tourmenté durant plus de 30 ans un ancien collègue, William Donald Woods, avec qui il avait travaillé dans un stand à hot-dogs de New Mexico dans les années 1980.

Durant des dizaines d’années, l’accusé se serait approprié l’identité de son ex-collègue, en faisant culminer l’arnaque par de nombreuses demandes de prêts en son nom, totalisant 200 000 $ américains, en utilisant sa date de naissance et son numéro d’assurance sociale, entre août 2016 et mai 2022, selon le média américain.

MARIÉ SOUS LE FAUX NOM

Auparavant, le quinquagén­aire avait utilisé l’alias pour se marier en 1994, et aurait un enfant qui utiliserai­t le nom de famille « Woods », selon le Milwaukee Journal Sentinel.

Sauf qu’en 2019, au moment où la victime aurait tenté de signaler les importante­s dettes pour faire fermer le compte ouvert en son nom, il aurait été incapable de répondre aux questions de sécurité du gérant d’une banque de Los Angeles, qui aurait appelé la police malgré sa carte d’assurance sociale valide et ses pièces d’identité.

En parallèle, l’accusé aurait confirmé à la police de Los Angeles qu’il n’avait autorisé personne à accéder à ses comptes, en faisant parvenir de faux documents pour appuyer ses dires, selon le média américain.

La victime aurait alors été incarcérée pour deux chefs d’accusation, avant d’être jugée inapte à comparaîtr­e, et enfermée dans un hôpital psychiatri­que, où elle aurait été forcée de prendre des médicament­s psychotrop­es, a indiqué le bureau du procureur américain.

Puis, lors de sa libération, les autorités lui auraient demandé — à tort — d’utiliser uniquement son « vrai nom, Matthew Keirans » à l’avenir, a-t-il poursuivi, selon le NY Post.

Durant les années suivantes, la victime aurait tenté de regagner son identité à de nombreuses reprises, alors que l’accusé aurait multiplié les faux rapports à la police pour le tenir à l’écart, avant qu’un départemen­t local ne se décide à effectuer un test ADN avec le père de William Donald Woods, révélant toute l’affaire.

Après avoir admis la mise en scène trompeuse, Matthew David Keirans risquerait désormais entre 2 et 32 ans derrière les barreaux, en plus d’une amende de 1,25 million de dollars américains, selon le NY Post.

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