Le Journal de Quebec

L’accusé plaide une relation consentant­e

Le sergent du SPVQ aurait agressé une collègue

- PIERRE-PAUL BIRON

Le policier du SPVQ accusé d’agression sexuelle sur une collègue lors d’une fête arrosée en août 2021 assure que c’est la plaignante elle-même qui a initié la relation sexuelle et que lui a même « validé » à plusieurs reprises que tout était correct.

Christian Lachance l’a admis lui-même, il a fait référence au cas du policier coupable d’agression sexuelle Maxime Lehoux quand des collègues l’ont vu dans la chambre où la plaignante au dossier avait été installée en raison de son état d’intoxicati­on avancé.

« Je leur ai dit : “Moi, je ne veux pas me retrouver dans une histoire’’ », a expliqué le sergent dans le cadre de son témoignage hier. Mais s’il craignait les ragots ou les rumeurs peu après minuit, pourquoi a-t-il accepté d’avoir une relation sexuelle avec la femme lorsqu’il est descendu à la chambre pour se coucher vers 4 h du matin ?

« Ça faisait presque quatre heures qu’elle était là. Et là, par les propos qu’elle m’a tenus, la validation et la confirmati­on, pour moi c’était ok », a confié l’accusé en réponse à la question de son avocat, Me Charles Levasseur.

Ces propos en question, la policière les aurait tenus quand Lachance est allé la voir une première fois pour s’enquérir de son état. « Elle m’a manifestem­ent demandé d’avoir une relation sexuelle avec elle. C’était très explicite et elle a mis sa main sur mon pénis », a raconté le policier, qui dit s’être levé pour s’en aller à ce moment, mal à l’aise.

Si une de ses collègues, Sandra Normand, a témoigné hier matin que la plaignante était à ce moment « finie raide » tellement elle avait bu, Christian Lachance, lui, estime que « le cerveau lui fonctionna­it encore ».

« Pour moi, c’était clair qu’elle voulait avoir une relation sexuelle avec moi », a dit l’accusé.

« Avant que je parte, on a même jasé que ça avait vraiment été agréable et on avait même planifié de se revoir. […] En aucun moment, ses paroles, gestes ou actions [m’ont fait croire] qu’elle aurait pu ne pas être consentant­e », a martelé le policier.

LOIN DE LA VERSION DE LA PLAIGNANTE

Son témoignage était à l’opposé complèteme­nt de celui de la plaignante, qui dit n’avoir que des flashbacks de cette nuit où elle se serait réveillée alors que Christian Lachance la pénétrait.

Allégation de fellation forcée, victime figée durant la relation, aucune parole échangée, l’accusé a rejeté en bloc le témoignage de la plaignante, qui avait été appelée à la barre à la mi-mars.

« Je m’assurais que c’était correct et c’était toujours oui », a assuré le sergent.

Il sera contre-interrogé aujourd’hui par le procureur de la Couronne, Me Jérémy Lamonde.

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PHOTO PIERRE-PAUL BIRON Le policier du SPVQ Christian Lachance, le 11 mars, lors de l’ouverture de son procès pour agression sexuelle sur une collègue lors d’une fête en août 2021.

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