Le Journal de Quebec

Les retraités de Groupe Capitales Médias font appel

- CATHERINE BOUCHARD

Déboutés devant le Tribunal administra­tif du travail, les retraités des différents journaux régionaux de Groupe Capitales Médias (GCM) font appel de la décision rejetant leur plainte contre leurs syndicats pour manquement à leur devoir de représenta­tion.

Les associatio­ns des retraités du Soleil, du Quotidien , du Nouvellist­e etdelav oix de l’est en ont fait l’annonce hier matin, après avoir encaissé une défaite crèvecoeur il y a un mois.

Dans sa décision, la juge administra­tive Line Lanseigne affirmait que la preuve faisait la démonstrat­ion que les syndicats CSN et Unifor « n’ont nullement traité à la légère » la situation des retraités. Ce sont 249 plaintes qui ont été rejetées par le TAT, relativeme­nt à une mauvaise représenta­tion syndicale à la suite de la terminaiso­n de leur régime de retraite en 2020.

RÉGIMES DE RETRAITE

Dans un communiqué, le regroupeme­nt de retraités soutient que le TAT n’a pas tenu compte de points importants, dont le témoignage de l’actuaire des régimes de retraite.

« Contrairem­ent aux propos de témoins syndicaux et à l’impression populaire, l’actuaire a certifié que les régimes de retraite étaient pleinement capitalisé­s et qu’aucune cotisation n’était nécessaire pour financer le déficit de solvabilit­é suite à des changement­s à la loi sur les régimes complément­aires de retraite en 2016 », peut-on y lire.

Par ailleurs, dans une lettre adressée à André Desmarais de Power Corporatio­n et mentionnée dans la décision du TAT, on y explique aussi « que le maintien des régimes de retraite ne coûtait rien en cotisation du fait qu’ils étaient bien capitalisé­s, et cela, malgré la présence d’un déficit de solvabilit­é ».

SACRIFIÉS ET TROMPÉS

Les associatio­ns de retraités se disent sacrifiées et « considèren­t que la CSN et Unifor ont trompé les retraités et fort probableme­nt les syndiqués sur la fausse obligation de rembourser le déficit de solvabilit­é. »

Ils ajoutent que la non-obligation de rembourser le déficit de solvabilit­é ouvrait la porte à négocier le maintien des régimes de retraite tant pour les retraités que pour les employés, comme cela fut le casà La Presse en 2018. Il n’y a toutefois pas eu de négociatio­n.

Avec la fermeture de leur régime de retraite, à la suite des difficulté­s financière­s DEGCM, les retraités ont perdu 25 % de leurs rentes, en plus de leur assurance collective.

Cette décision du Tribunal administra­tif du travail est de mauvais augure pour les retraités du Québec, estiment les associatio­ns.

« Le Tribunal reconnaît que les syndicats ont un devoir de représenta­tion des retraités, mais sans plus. Ce devoir ne s’accompagne d’aucun droit pour les retraités », est-il écrit dans le communiqué.

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