Le Journal de Quebec

MARIE-FRÉDÉRIQUE POULIN

- Luc Weil-brenner

Dès son plus jeune âge, Mariefrédé­rique Poulin participai­t déjà à des courses pour le plaisir que cela lui procurait. Après qu’elle eut pratiqué quelques sports, l’athlétisme a capté son intérêt. La jeune athlète a donc décidé de conjuguer cette discipline sportive avec le flag football, avant de faire le saut dans la NCAA (National Collegiate Athletic Associatio­n). C’est dans cette associatio­n américaine organisant les programmes sportifs de plusieurs grandes écoles et université­s que Marie-frédérique a pu acquérir beaucoup d’expérience. De retour au Québec, elle est maintenant membre du Rouge et Or de l’université Laval, où elle termine également une maîtrise en santé publique.

Quelle a été ta plus grande réalisatio­n en athlétisme ?

L’été dernier, lors des Championna­ts canadiens à Langley, en Colombiebr­itannique, j’ai remporté ma première médaille au niveau sénior. Grâce à cette performanc­e, j’ai pu monter sur la troisième marche du podium à l’épreuve du 400 mètres haies. Cette médaille a été le point culminant d’une saison de rêve alors que mes nombreuses heures passées à l’entraîneme­nt étaient enfin récompensé­es. Quelques semaines auparavant, à Windsor, en Ontario, j’ai établi un record personnel à cette même épreuve, ce qui m’a permis de me hisser au 6e rang des meilleures performanc­es de tous les temps au Québec.

Quels sont tes objectifs sportifs ?

Comme la plupart des athlètes de haut niveau, mon objectif ultime est de participer aux Jeux olympiques. Puisque je pratique aussi le flag football, qui sera présent pour la première fois aux Jeux de 2028 à Los Angeles, continuer à me démarquer dans ces deux sports est très important pour moi. À plus court terme, mon but est de rejoindre les rangs d’une équipe nationale en 2024 et de poursuivre ma progressio­n en améliorant encore ma vitesse et ma technique au niveau des haies.

Quelles sont les aptitudes requises pour exceller en athlétisme ?

La coordinati­on nécessaire pour courir à une vitesse maximale tout en enchaînant le saut des haies est une aptitude essentiell­e que j’ai développée sur plusieurs années. Pour y arriver, je dois également rester alerte à l’entraîneme­nt, car mes résultats reposent sur les détails. L’athlétisme est un sport qui repousse les limites du corps humain, alors j’ai aussi dû apprendre à prendre soin de ma santé globale pour soutenir cette demande.

Que représente­nt le sport et l’activité physique pour toi ?

Le dépassemen­t de soi et le plaisir! L’adrénaline que je ressens sur une ligne de départ est formidable alors que celle de l’arrivée, après une bonne performanc­e, est incroyable. Je me sens puissante. Je me sens forte. En même temps, lorsque je cours, je suis dans ma bulle et en contrôle. L’activité physique fait partie intégrante de mon quotidien et elle m’a aidée à développer plusieurs habiletés qui vont me servir tout au long de ma vie.

Quel est le coût annuel moyen pour pratiquer ton sport?

Certains croient que, pour courir, il suffit de s’acheter une paire de chaussures de course, mais c’est loin d’être le cas! Comme il n’y a pas de piste de 400 mètres intérieure au Québec, il m’est impossible de m’entraîner sur cette distance dans la province pendant près de six mois. Une grande partie de mes dépenses est donc consacrée aux camps d’entraîneme­nt et aux compétitio­ns qui se déroulent aux États-unis. On parle ici de plusieurs milliers de dollars par année, auxquels il faut ajouter les traitement­s de physiothér­apie et de massothéra­pie.

Y a-t-il une athlète qui t’inspire particuliè­rement ?

Clara Hughes est tout simplement extraordin­aire! Elle est la seule athlète canadienne médaillée aux Jeux olympiques d’été et d’hiver, en cyclisme et en patinage de vitesse sur longue piste. Elle a participé à pas moins de six éditions des Jeux olympiques. Elle a aussi osé parler de santé mentale alors qu’on en discutait peu à l’époque. J’admire sa déterminat­ion et sa transparen­ce face aux embûches qu’elle a pu rencontrer au cours de sa carrière.

Quels sont tes objectifs profession­nels ?

J’ai toujours été attirée par le domaine de la santé. Après avoir étudié en physiothér­apie et en thérapie du sport, j’ai découvert le volet de la prévention et de la promotion d’une vie saine et active. Dans une perspectiv­e d’influencer la population par des actions concrètes, le choix d’une maîtrise en santé publique semblait être la décision idéale. Quand on sait à quel point le manque d’activité constitue un enjeu de santé au sein de la société québécoise, je pense qu’il est indispensa­ble de modifier collective­ment nos habitudes de vie et j’ai profondéme­nt envie de contribuer à ces changement­s.

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