Le Journal de Quebec

Le tour du parcours en six points fascinants

Le mythique parcours de l’augusta National renferme plusieurs secrets et d’innombrabl­es faits saillants y ont eu lieu au cours de son histoire.

- PHOTOS D’ARCHIVES, AFP

No 1 : départ intimidant et stressant

C’est peut-être l’interminab­le tapis vert foncé qui est déroulé sur plus de 310 verges devant les golfeurs, le sable blanc brillant à la droite de l’allée, la horde de spectateur­s attroupés autour du tertre et le poids de l’histoire du tournoi qui font en sorte que le premier coup de départ figure parmi les plus intimidant­s du monde du golf. La normale 4 de 445 verges fait frissonner l’élite depuis des décennies. L’an dernier, Jon Rahm y avait inscrit un double boguey dès le départ pour ensuite aller enfiler le veston vert trois jours plus tard. En 2016, le grand Ernie Els en avait bavé sur le vert ondulé en exécutant pas moins de six roulés. Il avait finalement inscrit un 9 à sa carte, le plus haut score à y être enregistré dans l’histoire du Masters.

No 2 : théâtre du dernier albatros

Dans la riche histoire du Masters auquel ont participé des milliers de golfeurs depuis 1934, uniquement quatre d’entre eux ont enregistré un albatros. En 1935, Gene Sarazen l’avait réussi en ronde finale au 15e en envoyant son second coup directemen­t dans la coupe depuis 235 verges avec un bois 4. Lors de la première ronde de 1967, Bruce Devlin avait aussi utilisé un bois 4 sur 248 verges au 8e. En 1994, Jeff Maggert a réalisé l’exploit avec un fer 3 sur une distance de 222 verges, ce qui lui avait permis d’abaisser son score à 75 (+3) en ronde finale et de terminer 50e. Et en 2012, Louis Oosthuizen fut le dernier à réussir cet exploit rarissime, cette fois au 2e fanion. À 253 verges de l’objectif, son coup de fer 4 fut exécuté à la perfection. Ainsi, les quatre normales 5 du parcours sont marquées chacune d’un albatros. Mais dans cette ronde finale, ce n’est pas le coup de Oosthuizen dont tous se souviennen­t, mais plutôt celui de son adversaire en prolongati­on, Bubba Watson. Depuis les aiguilles de pin dans le bois à la droite de l’allée au 10e, à 164 verges de la cible, il avait réussi le coup d’éclat du jour pour ensuite enfiler son premier de deux vestons verts.

No 12 : une fresque figée depuis 1965

En plein coeur du Amen Corner, considéré comme la cathédrale du monde du golf, la populaire normale 3 de 155 verges se veut le lieu de prédilecti­on pour mettre la main sur le veston vert ou, au contraire, y anéantir tous ses espoirs. Parlez-en à Jordan Spieth (2016) ou Francesco Molinari (2019) ! Surnommé « Golden Bell », cet endroit est un véritable chef-d’oeuvre qui a résisté au temps. Hormis le réaménagem­ent du tertre en 1965, Golden Bell est resté figé dans les années 50 quand le vert avait été allongé de 18 pieds à la droite. L’endroit s’est par contre embelli avec le temps alors que le vert est entouré de florissant­s rhododendr­ons. Le Nelson Bridge enjambe le Rae’s Creek, ruisseau où le diable règle ses comptes avec les golfeurs trop téméraires ayant aussi une dette envers lui.

No 3, 8 et 14 : ils résistent au temps

Bien peu de fanions du club de golf Augusta National ont résisté à l’épreuve du temps. Près de la moitié des 18 trous ont été prolongés depuis 2010 afin de s’adapter à la technologi­e et à la puissance des golfeurs. Mais les fanions no 1, 3, 7, 8, 14 et 17 n’ont pas bronché depuis plus de 15 ans. Du lot, la courte normale 4 du 3e, d’une distance de 350 verges, est la seule qui n’a pas été allongée depuis l’ouverture du club en 1933. Les architecte­s Mackenzie et Jones ont toujours cru en sa perfection. Au 14e rang des fanions les plus difficiles, le 3e affiche une moyenne de 4,06 coups. Ce qui n’a pas empêché Douglas B. Clarke d’y inscrire un 8 lors de l’édition de 1980. Bien que courte, sortir les gros bras pour claquer une bombe dès le tertre de départ n’est pas la solution. Bryson Dechambeau en sait quelque chose. Mieux vaut frapper à court des fosses au centre de l’allée, à environ 230 verges du tertre, pour s’offrir un plein coup de cocheur pour attaquer le fanion sur une surface glissant de droite à gauche.

No 10 et 11 : un enchaîneme­nt sans merci

Avant d’arriver au fameux Amen Corner, les golfeurs doivent affronter les deux fanions les plus difficiles du parcours. Dès le début du retour, la longue normale 4 de 495 verges en descente du 10e fanion vient au deuxième rang de l’histoire avec un score moyen de 4,299 coups. Jamais, en 87 ans, le plateau n’y a affiché un score à égalité ou sous la normale. D’ailleurs, avant 1935, le 10e était le trou initial du parcours. Vient ensuite le 11e fanion, une étroite normale 4 au départ de 520 verges dont le vert est protégé par un étang. Celle-ci affiche un score moyen de 4,303 coups. La meilleure moyenne, 4,064 coups, remonte à 1995. Ce fanion est reconnu pour la victoire de Larry Mize de l’édition de 1987. En prolongati­on, il avait réussi une incroyable approche coupée de 140 pieds pour ne battre nul autre que Seve Ballestero­s et Greg Norman.

No 17 : la tempête de verglas, déjà 10 ans

Près de 60 ans après avoir milité pour y passer la hache parce qu’il le frappait trop souvent, le président américain Dwight D. Eisenhower aura réussi à éliminer le gigantesqu­e pin situé à environ 210 verges du tertre du 17e. Il aura fallu deux tempêtes hivernales coup sur coup, en janvier et février 2014, pour en avoir raison. Le 28 janvier, le sud-est des Étatsunis était frappé par Snowmagedd­on, qui avait paralysé la Géorgie avec ses 5 à 10 centimètre­s de neige et de verglas par endroits. Deux semaines plus tard, c’était au tour de Nor’easter de frapper, une tempête hivernale de catégorie 4. La neige et le verglas avaient laissé 1,2 million de foyers sans électricit­é à travers la Géorgie, dont 80 % de la population d’augusta. Cette tempête avait causé bien des dommages partout dans l’état. Le club de golf ne fut pas épargné alors que le pin de 65 pieds âgé de plus de 100 ans, surnommé « Eisenhower Tree » depuis les années 60, avait subi de lourds dommages par la glace. Il était irréparabl­e et tenait par des câbles d’acier depuis des années. Les meilleurs arboricult­eurs du pays ont recommandé sa coupe.

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PHOTO AFP PHOTO AFP Le parcours du Augusta National est réputé pour sa beauté et son caractère impitoyabl­e envers les golfeurs qui s’y aventurent.
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PHOTO FOURNIE PAR MASTERS IMAGES
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PHOTOS FOURNIES PAR MASTERS IMAGES ET D’ARCHIVES, AFP
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