« On a marqué beaucoup de buts et je suis content » - Juraj Slafkovsky
Juraj Slafkovsky a inscrit trois buts, décoché six tirs vers le filet adverse et ajouté trois mises en échec. Et pourtant, il n’était même pas en grande forme.
« J’ai eu une mauvaise nuit, je n’arrivais pas à m’endormir. Je suis un peu malade, j’ai mal à la gorge. Je peux rester comme ça pour tous les matchs », a-t-il avoué après la victoire écrasante de 9 à 3 sur les Flyers.
On se demande où il se serait arrêté s’il avait été à 100 %. Les visiteurs, eux, ont sans doute mieux aimé ne pas se poser la question. Malade ou pas, le Slovaque n’a pas perdu sa verve et son côté bon enfant.
« On a marqué beaucoup de buts et je suis content. J’ai gardé une des casquettes. »
AVEC LES GRANDS
Slaf a marqué le premier tour du chapeau du Canadien cette saison et il est du même coup devenu le deuxième plus jeune joueur de l’histoire du Canadien à inscrire un triplé, lui qui a eu 20 ans le 30 mars. Le premier ? Stéphane Richer à 19 ans. Le troisième ? Guy Lafleur.
Le jeune est donc en bonne compagnie, mais il assure que ce n’est pas le genre de chose dont il tient compte.
« Je ne connais pas ces records, ce n’est pas important pour moi, je suis juste content de cette victoire pour l’équipe. »
AU BON ENDROIT
Ce qui est intéressant, c’est que Slafkovsky a marqué chacun de ses trois buts de manière différente.
« Je ne sais même pas comment j’ai marqué mon premier, c’était chanceux, a-t-il admis. Le deuxième est le résultat d’une belle passe de Suzy [Nick Suzuki] et sur le troisième, HP [Rafaël Harvey-pinard] a créé beaucoup d’espace, mais ce n’est pas important comment la rondelle entre. »
Martin St-louis convient que le premier but du Slovaque était chanceux parce que la rondelle a dévié sur lui, mais il pousse l’analyse plus loin, comme il le fait souvent.
« Quand tu vas aux bonnes places, la chance te trouve. Son deuxième but, c’est un tir sur réception et le troisième, il sortait du banc. Il joue la game et il se fait récompenser. »
COMME DANS LE TEMPS D’EDDIE SHORE
Si le vestiaire du Canadien était en liesse, c’était fort différent dans celui des Flyers. Il y a différentes façons de faire passer son message quand on est insatisfait de sa formation : faire courir les joueurs autour de l’aréna comme le faisait Eddie Shore, les soumettre à un entraînement immédiatement après le match comme Herb Brooks...
John Tortorella, lui, les a plutôt forcés à demeurer assis à leur casier, tout habillés, pour faire face aux membres des médias. Du jamais-vu depuis les années d’alain Vigneault à la barre du Tricolore, selon de vénérables collègues.
« Il faut qu’ils répondent aux questions », a lancé l’entraîneur des Flyers une fois le vestiaire fermé, sans préciser si la décision était la sienne.
Les mines étaient basses aux quatre coins de cette minuscule pièce. Sean Couturier a pris la parole.
« C’est décevant et frustrant en ce moment. L’important, c’est de rester ensemble, se soutenir, a fait valoir le capitaine, soulignant, après quelques secondes d’hésitation, que retenir les joueurs était une décision de l’organisation. Ce serait facile de pointer les autres du doigt. C’est important de rester ensemble pour traverser cette adversité. »