Le serment d’allégeance au roi maintenu aux Communes
Des élus conservateurs ont entonné God Save The King après le résultat du vote
Les députés fédéraux ont voté avec une importante majorité pour le maintien du serment obligatoire au roi du Royaumeuni, un résultat accueilli au son de God Save The King entonné par une poignée d’élus conservateurs.
Le projet de loi de René Arseneault, un Acadien d’allégeance libérale, cherchait à rendre optionnel le serment au roi pour offrir aux députés qui le souhaitaient une deuxième option : prêter serment à « l’intérêt supérieur du Canada et dans le respect de sa Constitution ».
Au final, 113 députés, incluant tous les bloquistes et les néo-démocrates, ont appuyé le projet de loi, mais 197 l’ont rejeté.
Le résultat du vote, annoncé vers 16 h 30, a été célébré par une poignée de députés conservateurs qui ont entonné une portion de l’hymne national britannique, God Save The King.
Malgré une stricte fin de non-recevoir des membres du cabinet Trudeau, et même des ministres québécois, plusieurs libéraux, d’un bout à l’autre du pays, ont plutôt voté pour l’initiative de leur collègue du Nouveau-brunswick.
Bien que Pierre Poilievre ait voté pour le maintien du serment au roi, comme la plupart des membres de son caucus, les conservateurs québécois ont appuyé la proposition de René Arseneault, incluant le lieutenant politique pour le Québec, Pierre Paul-hus.
DIVISION CHEZ LES LIBÉRAUX
En matinée, le Franco-ontarien Francis Drouin avisait qu’il appuyait à « 100 % » le projet de loi. « Je pense que le Québec a eu ce débat-là, et je pense que [pour] nous, c’est un projet de loi qui est raisonnable et j’appuie mon collègue. »
« Tu poses une question [dont] tu sais déjà la réponse », a lancé le coloré Acadien Darrell Samson, élu en Nouvelle-écosse, en appui à son compatriote.
Le député de Québec Joël Lightbound jugeait que l’initiative était une manière « assez simple et élégante de venir faire une petite modification qui permet à tous les députés de prêter serment sans prêter serment à un monarque étranger ».
Le député de Mont-royal, Anthony Housefather, comme le député de Laval– Les Îles, Fayçal El-khoury, ont soutenu l’initiative de M. Arseneault.
Bien qu’aucun ministre n’ait chanté les éloges de la monarchie britannique, tous ont voté contre la proposition de leur collègue acadien, pour qui l’enjeu est personnel, lui qui a refusé de prêter serment à la reine lors de son accession au Barreau du Nouveau-brunswick.
PAS DE MALAISE
Interrogé pour déterminer s’il avait un malaise avec la position du gouvernement, le ministre de l’environnement, Steven Guilbeault, a clairement indiqué que « non ». « On fait partie d’une institution qui fait partie de la monarchie britannique. Ça fait partie de nos traditions. Je n’ai aucun enjeu [sic] avec ça », a-t-il dit, ajoutant que personne dans sa circonscription ne lui a parlé de ce sujet en quatre ans.
La crainte, disait-on en coulisses, est que la proposition de M. Arseneault mène à une modification constitutionnelle, une perspective qui glace le sang dans les rangs du gouvernement. « Les gens, faut qu’ils mangent, il faut qu’ils se logent, a déclaré la ministre du Tourisme, Soraya Martinez Ferrada. Indépendamment de ce qu’on pense personnellement, c’est ça qu’on a choisi comme priorité, l’énergie à mettre, ce qu’on a à faire comme gouvernement. »
« Moi, la loyauté, je la donne à ceux qui m’ont élue, pis c’est les gens d’hochelaga », a dit la députée de Montréal.