La victime vit un sentiment énorme de trahison
« C’était la personne en qui j’avais le plus confiance au monde. Le sentiment de trahison est encore présent aujourd’hui. »
L’ex-conjointe de Pierre Berrard était persuadée qu’elle allait mourir le matin du 3 février 2022. Si bien qu’une fois rendue à l’hôpital, elle a demandé un crayon et du papier pour refaire son testament.
La victime a demandé qu’on taise son identité, pour minimiser les impacts sur sa famille.
Si la femme de 57 ans est encore en vie aujourd’hui, c’est certainement parce qu’elle a été rusée et a négocié avec son assaillant, et ce, malgré ses importantes blessures.
Elle lui a fait croire qu’elle lui laisserait tous les immeubles locatifs qu’ils possédaient, et qui valaient près de 3M$.
Mais elle a aussi suggéré de faire croire à une vilaine chute dans les escaliers pour expliquer ses graves blessures.
SE TENIR DEBOUT
Mais une fois derrière les portes closes de l’ambulance, elle a alerté les paramédics qu’elle venait d’être sauvagement agressée.
« C’était trop grave pour que je ne dénonce pas, il fallait que je sois soignée », a dit la femme dans une entrevue accordée après le plaidoyer de culpabilité de son ex, lundi.
C’est la première fois qu’elle revoyait son ex-mari depuis l’attaque.
« Je ne l’ai pas lâché du regard, je voulais qu’il voie que je pouvais me tenir debout », a-t-elle lancé.
D’ailleurs, même si elle s’avoue satisfaite qu’il ait plaidé coupable, elle aurait aimé que le procès se tienne. Elle se disait prête à témoigner.
Elle est surtout déçue qu’il ait plaidé coupable à des voies de fait graves plutôt qu’à l’accusation initiale de tentative de meurtre.
À l’époque, l’attaque avait été décrite comme un quasi-féminicide par la juge Magali Lepage, qui avait refusé de le remettre en liberté. C’est cette même juge qui devra décider de quelle peine il écopera.
LETTRE DE L’ACCUSÉ
« Pour ma sécurité, j’espère que ce sera une longue peine », a dit la victime, avouant avoir encore peur de lui.
Ce dernier n’avait pourtant jamais été violent, insiste-t-elle.
Pierre Berrard a lu une lettre d’excuses en salle d’audience, assurant ne jamais avoir voulu tuer sa victime.
Il dit d’ailleurs comprendre comment elle a pu se sentir après l’agression, lui qui s’est fait battre à trois reprises derrière les barreaux.
« On ressent la peur. Je suis empathique pour elle », a-t-il lu.