L’éclipse Trudeau et son déficit budgétaire électoral
Je me suis inspiré du contexte de l’éclipse solaire, pour aborder celle de l’éclipse Trudeau qui cache sans doute depuis plus d’une semaine les vrais motifs du dévoilement de ses engagements prébudgétaires. J’ai comme l’impression que nous sommes déjà en campagne électorale.
En effet, cette pluie d’annonces d’une dizaine de milliards ressemble à s’y méprendre à un programme électoral. « L’argent du fédéral » devient ainsi celui d’un important « déficit budgétaire électoral » qui met la table pour une élection fédérale anticipée en 2024, en hypothéquant nos finances publiques.
Les annonces budgétaires en série du premier ministre Justin Trudeau masquent-elles les vraies intentions électorales du gouvernement fédéral ?
DÉFICIT BUDGÉTAIRE
Effectivement, il n’y a pas de hasard dans la divulgation de multiples nouvelles dépenses avec « l’argent du fédéral » emprunté à crédit et qui coûteront des milliards par année seulement en intérêts au nom de notre « intérêt national », bien sûr. Personne ne peut être contre les intentions vertueuses de notre premier ministre, notamment en matière de logement, de garderie, d’assurance dentaire et de médicaments, tous des domaines de juridiction provinciale.
Après tout, l’argent emprunté « n’a pas d’odeur » et peut nous aveugler comme l’éclipse. Dépensons maintenant et payons les intérêts plus tard, tout en contribuant à l’inflation qui mine déjà notre économie, dira le président de la Banque du Canada.
Les engagements libéraux serviront à éclipser le budget dévoilé le 16 avril qui nous fera part d’un déficit annuel de près de 50 milliards qui non seulement alourdira notre dette de plus de 1300 milliards, mais aussi notre service de la dette que tous les citoyens canadiens paieront, soit plus de 47 milliards par année seulement pour les intérêts. Bienvenue dans la grande noirceur du déficit budgétaire électoral libéral !
CONTRAT CONSTITUTIONNEL ROMPU
La stratégie de Trudeau consiste à « éclipser » également le respect des compétences fédérales, provinciales et municipales. « Les gens s’en foutent », a dit le premier ministre, dont la première fonction serait au contraire de sauvegarder la constitution. Justin Trudeau s’est-il inspiré de Trump qui ne respecte pas sa propre constitution en remettant en question son dernier échec électoral?
Sans le savoir, le premier ministre vient de rompre le contrat constitutionnel de 1982 que le Québec n’avait pas encore signé, mais qui devient caduc en l’absence de légitimité et de respect des champs de compétence. Cette rupture constitutionnelle aura-t-elle des conséquences sur l’avenir du Québec dans le Canada ?
Dans la stratégie budgétaire de l’éclipse Trudeau se cache également un échéancier, là où une élection pourrait se tenir plus rapidement que celle prévue à l’automne 2025. Pourquoi ? Pour deux motifs fondamentaux : d’une part la baisse probable des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année 2024 qui favoriserait une reprise économique, et, d’autre part, l’élection présidentielle américaine prévue le 5 novembre 2024.
La crainte du retour au pouvoir de Donald Trump favoriserait-elle les libéraux fédéraux en associant le chef conservateur Pierre Poilievre au trumpisme pendant une campagne électorale dès cette année ? En somme, l’éclipse Trudeau favorisera-t-elle la tenue d’une élection fédérale anticipée d’ici l’automne 2024 ? Le gouvernement fédéral pourra-t-il mieux cacher son usure de pouvoir de près de dix ans en profitant d’une reprise économique potentielle et d’un programme électoral racoleur déjà annoncé dans le budget 2024 ? Les paris sont ouverts…