Le Journal de Quebec

Le déjeuner est en chute libre parmi la génération Z

19 % d’entre eux disent prendre « rarement » le temps de manger le matin

- JULIEN MCEVOY

Par manque d’appétit ou pour d’autres raisons, les jeunes sont de plus en plus nombreux à ne pas manger le matin, révèle un nouveau sondage.

« Ça me donne la nausée. Je prends ma première bouchée vers 10 h 30 », lance Jana Amil, 19 ans, au sujet de ses habitudes matinales.

L’étudiante au cégep fait partie des 5 % de Québécois qui ne mangent jamais le matin. C’est ce qui ressort d’un sondage mené en mars par Caddle pour le compte du Laboratoir­e d’analyse agroalimen­taire de l’université Dalhousie.

Dans la génération Z, dont les membres sont nés entre 1997 et 2005, ils sont 19 % à « rarement » prendre le temps de déjeuner. Le nombre baisse à 10 % pour l’ensemble des répondants.

LE DÉJEUNER N’A PLUS LA COTE

« J’aime rester dans mon lit le plus longtemps possible. Je mange mon lunch vers 11 h », dit une autre étudiante au cégep, Estelle Donofrio, 19 ans.

Le week-end, ajoute la jeune femme, c’est différent, puisqu’elle a davantage de temps. Elle en profite pour se régaler dès sa sortie du lit.

« Les jeunes grignotent. Ils mangent le midi, sur la route ou ils s’enfilent une barre énergétiqu­e », illustre le commandita­ire de l’étude, Sylvain Charlebois.

Le déjeuner est ainsi « remis en question », s’étonne le spécialist­e de l’alimentati­on. Plus les gens sont vieux et plus le déjeuner est important, toutefois.

Les jeunes sont aussi deux fois moins nombreux à boire du café que leurs aînés, ce qui fascine le chercheur.

« Je ne m’attendais pas à une telle différence entre les génération­s. C’est un gros changement pour l’industrie si ça se confirme dans le temps », observe Sylvain Charlebois.

UN P’TIT DEUX OEUFS-BACON À 20 $ ?

Le déjeuner se prend toujours à la maison pour la grande majorité des gens, qui sont 80 % à le faire régulièrem­ent. Un autre 11 % mange au travail le matin, contre 2 % qui le prennent régulièrem­ent au restaurant.

Le prix élevé des déjeuners au restaurant est peut-être un frein à la pratique. L’équipe de 24 heures calculait récemment qu’un traditionn­el deux oeufs-bacon vaut en moyenne 20 $ de nos jours.

Si on se le fait à la maison, c’est plutôt de 4 $ à 4,75 $, selon le nombre désiré de tranches de bacon.

Alors que le prix des aliments est passé du simple au double en deux ans, les habitudes des Québécois changent. Et ce n’est jamais plus évident qu’avec le déjeuner, souvent considéré comme le repas le plus important de la journée.

Méthodolog­ie du sondage

L’enquête a été menée en mars 2024 et a totalisé 9165 répondants. Ce nombre est à la fois le total pondéré et non pondéré, indiquant que chaque répondant a été compté une fois dans l’analyse, et que tout ajustement effectué pour assurer la représenta­tivité n’a pas changé le nombre total de répondants. La marge d’erreur de l’enquête, en supposant un niveau de confiance de 95 %, est d’environ 1,71 %.

Cela signifie que les résultats de l’enquête sont censés être à plus ou moins 0,63 point de pourcentag­e de ce qui aurait été obtenu si toute la population avait été interrogée, 95 fois sur 100.

 ?? ??
 ?? PHOTO JULIEN MCEVOY ?? Jana Amil (à gauche), 19 ans, et Estelle Donofrio (photo de droite), 19 ans, ne déjeunent jamais, contrairem­ent à Sabrina Siad (à droite de Jana), 19 ans, qui déjeune le matin.
PHOTO JULIEN MCEVOY Jana Amil (à gauche), 19 ans, et Estelle Donofrio (photo de droite), 19 ans, ne déjeunent jamais, contrairem­ent à Sabrina Siad (à droite de Jana), 19 ans, qui déjeune le matin.
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada