Le Journal de Quebec

Une baisse des taux d’intérêt, ça urge !

- michel.girard@ quebecorme­dia.com

Aucun répit pour les emprunteur­s. L’inflation a beau baisser, cela reste insuffisan­t aux yeux des bonzes de la Banque du Canada. Conséquemm­ent, ils maintienne­nt une fois de plus à 5 % le taux directeur.

Il faudra maintenant attendre au 5 juin prochain pour voir si la Banque du Canada commencera à assouplir sa politique monétaire en réduisant son taux directeur, ne serait-ce que d’un quart de point de pourcentag­e.

Mais les probabilit­és m’apparaisse­nt faibles. J’ai le mauvais sentiment que la Banque du Canada attendra que la FED (Réserve fédérale américaine) fasse les premiers pas. Malheureus­ement, comme l’économie américaine tourne plus rondement que prévu et que les pressions inflationn­istes résistent, la baisse tant attendue du taux directeur de la FED risque d’être reportée à l’automne.

Cela étant dit, voici ce que le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, avait à dire à propos de sa décision de maintenir à 5 % son taux directeur.

« Pour déterminer pendant combien de temps encore il faudra laisser le taux directeur au niveau actuel, nous cherchons des signes que la récente diminution de l’inflation sous-jacente sera durable. La politique monétaire fonctionne. L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommati­on [IPC] global et l’inflation fondamenta­le ont encore diminué ces derniers mois, et l’inflation devrait continuer à se rapprocher de la cible de 2 % cette année. »

Il y a cependant un hic. « La croissance de l’économie semble être en train de se redresser, ajoute Mcklem. Nous prévoyons une croissance solide du produit intérieur brut [PIB] cette année, et nous pensons qu’elle continuera à se renforcer en 2025. »

Qui plus est : « Nous avons revu à la hausse, dit-il, nos perspectiv­es de croissance mondiale. La croissance aux États-unis a une fois de plus dépassé nos attentes et, même si nous nous attendons à un ralentisse­ment plus tard cette année, l’activité économique est plus forte que nous l’avions anticipé. »

MAIS AU CANADA…

Selon les analystes de la Financière Banque Nationale Matthieu Arseneau et Alexandra Ducharme : « Les données officielle­s sous-estiment les progrès réalisés par la Banque du Canada dans la maîtrise de l’inflation, ce qui crée un risque que la banque centrale calibre sa politique monétaire de manière trop restrictiv­e. »

Pour maintenir son taux directeur à 5 %, la Banque du Canada se base sur une inflation totale de 2,8 %. Mais si on exclut du calcul la forte hausse des coûts d’intérêts hypothécai­res et l’augmentati­on des loyers reliées à la croissance vertigineu­se de la population canadienne, l’inflation canadienne se trouve à ce moment-là à redescendr­e à 1,9 %.

De l’avis des deux experts de la Financière Banque Nationale, c’est ce taux d’inflation de 1,9 % qui devrait servir de référence pour déterminer si le moment est venu de commencer à assouplir la politique monétaire canadienne.

Je vous rappelle que l’objectif ultime de la Banque du Canada avec sa forte hausse du taux directeur consistait à ramener l’inflation sous la barre des 2 %.

Mission accomplie. Que la Banque du Canada réduise son taux directeur au plus sacrant. Ça urge !

J’ai le mauvais sentiment que la Banque du Canada attendra que la FED fasse les premiers pas.

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