Battu et séquestré dans son garage
L’homme de Cap-Saint-Ignace a subi des sévices qui auraient été commis par des sympathisants des Hells Angels
Malgré les nombreuses frappes policières effectuées auprès des membres et sympathisants des Hells Angels et du Blood Family Mafia (BFM) dans les dernières semaines, le calme n’est pas revenu pour autant dans les rangs des gangs criminalisés.
Selon nos informations, le 26 mars, à Cap-Saint-Ignace un homme âgé de 57 ans a été battu « à coups de crosse » avant d’être séquestré dans son garage, pendant près de deux heures.
Le quinquagénaire, qui a été maintenu captif sous la menace d’une arme à feu, a notamment subi une commotion cérébrale.
Selon des sources, les ravisseurs seraient des sympathisants des Hells Angels.
« TROIS ARMES À FEU ET UN POIGNARD »
La victime, qu’on ne peut identifier par mesure de sécurité, a raconté sa version des faits au Journal.
« Ils sont débarqués ici, ils étaient sept. Ils avaient trois armes à feu et un poignard », dit-il.
Selon lui, les assaillants, qui étaient tous cagoulés pour la plupart, ont aussi volé pour près de 5000 $ de bijoux et quelques centaines de dollars en argent comptant, en plus de « défaire » des meubles.
Questionnée à ce sujet, la Sûreté du Québec n’a pas été en mesure de donner de détails sur l’événement. Impossible également de savoir si d’autres arrestations ont été effectuées dans cette affaire.
La victime, qui admet avoir déjà eu des fréquentations avec le monde interlope il y a « très longtemps », raconte avoir eu la visite de ses ravisseurs à au moins deux reprises avant le 26 mars.
« Ils venaient toujours pour la même affaire, ils voulaient me mettre de la pression, pour que je travaille pour eux autres, ils cherchent du monde pour travailler pour eux autres, mais je leur disais que ça ne m’intéressait pas », raconte-t-il.
La victime a notamment fait face à la justice pour des accusations de fraude, d’emploi d’un document contrefait et de défaut de se conformer à une ordonnance entre 1985 et 1998.
Selon lui, c’est lorsque sa conjointe est revenue à la maison, après sa journée de travail, que ses ravisseurs ont pris la fuite.
DES ACCUSATIONS CONTRE DEUX SUSPECTS
Deux d’entre eux ont d’ailleurs été arrêtés et ont comparu au palais de justice de Montmagny le 29 mars. Ils sont accusés d’introduction par effraction, de voies de fait causant des lésions, de voies de fait armées et de séquestration.
Il s’agit de Kevin Desjardins-boisvert, 38 ans, de Trois-rivières, et de Sébastien Hurens St-pierre, 30 ans, de Québec.
En 2013, Kevin Desjardins-boisvert a été condamné à 44 mois de prison, notamment pour trafic de stupéfiants et complot, après avoir été arrêté dans le cadre de l’opération Grizzli de l’escouade régionale mixte, visant à démanteler un vaste réseau de trafic de cocaïne au centre-ville de Trois-rivières.
À l’époque, son père, Yvon Boisvert, avait aussi été arrêté comme étant « la présumée tête dirigeante » de ce réseau.
De son côté, Sébastien Hurens St-pierre n’en est pas non plus à ses premiers démêlés avec la justice, alors qu’il a des antécédents judiciaires de voies de fait, de possession et de trafic de stupéfiants.
Même si elles sont moins médiatisées, les opérations policières pour mettre fin à la guerre des stupéfiants dans la région de Québec se poursuivent, indiquent le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) et la Sûreté du Québec (SQ).