La Russie veut à tout prix démilitariser l’ukraine
Les frappes sur le réseau énergétique suivent les objectifs fixés par le Kremlin
MOSCOU | (AFP) Le président russe Vladimir Poutine a déclaré hier que les bombardements meurtriers visant le réseau énergétique ukrainien, qui ont entraîné d’importantes coupures de courant, suivaient l’objectif de « démilitarisation » de l’ukraine fixé par le Kremlin.
M. Poutine a assuré que l’armée russe n’avait pas frappé d’installations électriques ukrainiennes cet hiver « pour des raisons humanitaires ». « Nous ne voulions pas priver d’électricité des infrastructures sociales, des hôpitaux, etc. », selon le président russe.
Pendant l’hiver 2022-2023, des frappes russes avaient laissé des milliers de personnes dans le froid et l’obscurité pendant de longues périodes.
Cet hiver, le réseau électrique ukrainien a été moins visé jusqu’au mois de mars et le début d’une nouvelle vague de bombardements le ciblant.
Hier, une fois encore, une quarantaine de missiles et autant de drones russes ont visé le réseau électrique ukrainien, si bien que le président Volodymyr Zelensky a imploré ses alliés occidentaux de fournir au plus vite à son pays des systèmes de défense antiaérienne.
CENTRALE NUCLÉAIRE ATTAQUÉE
Les récentes attaques sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia peuvent « marquer le début d’un nouveau front de guerre extrêmement dangereux », s’est alarmé hier le directeur général de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Le site de Zaporijjia (ZNPP), occupé depuis mars 2022 par la Russie dans le sud de l’ukraine, a subi une série d’attaques de drones depuis dimanche, Moscou et Kyïv se rejetant mutuellement la responsabilité.
Il s’agissait des « premières depuis novembre 2022 à cibler directement la centrale », la plus grande d’europe, selon l’instance onusienne qui dispose d’experts sur place.
« Les frappes doivent cesser », attaquer une installation nucléaire « n’est absolument pas une option », a insisté M. Grossi, appelant de nouveau à « la retenue maximale ».
La centrale de Zaporijjia se situe à Energodar, le long du fleuve Dniepr qui fait office de ligne de front naturelle entre Russes et Ukrainiens.
Actuellement à l’arrêt, elle a été visée par des frappes et bombardements à de multiples reprises depuis plus de deux ans, pour lesquels Moscou et Kyïv se sont toujours rejeté la responsabilité.