En manque de vision, Legault préfère sa politique de division et ça nous fait mal
Ses chiffres sur la langue, tout comme ses chiffres sur l’immigration, sont truffés de faussetés qui divisent les Québécois pour des raisons politiques et partisanes.
Après avoir affirmé que le français était gravement menacé, on aurait pu penser que François Legault se réjouirait des bonnes nouvelles contenues dans un rapport de l’office québécois de la langue française : le français se porte plutôt bien !
Au lieu d’être content, il a, par réflexe primaire, cherché un autre Bonhomme Sept Heures chez « les autres ».
Craignant de perdre le haut du pavé dans son concours d’intolérance identitaire avec le Parti Québécois, Legault a plutôt sorti un vieux lapin ratatiné de son chapeau : « ah… mais il faut continuer d’avoir peur des immigrants temporaires ».
UNE « EXPLOSION » CONTRÔLÉE PAR QUÉBEC
Legault a même sorti des boules à mites la « menace » d’un référendum sur le sujet de l’immigration, car, a-t-il dit, le fédéral a laissé exploser le nombre d’immigrants temporaires à 560 000.
Vous voulez le fond de ma pensée ? Il ne s’agit que d’un bluff.
En effet, Legault aurait l’air fou et c’est pour ça qu’il n’y aura jamais de référendum sur l’immigration temporaire.
Il omet de mentionner que, depuis l’entente signée entre Mulroney et Bourassa en 1991, le Québec a le dernier mot au sujet des travailleurs étrangers temporaires.
Ceux qui cueillent les récoltes sur nos fermes maraîchères et aident à faire fonctionner nos usines sont choisis par le Québec.
C’est ainsi pour plusieurs autres catégories d’immigrants temporaires. Il se plaint de quoi, alors ? Des réfugiés ?
En 2023, 79 % des demandes d’asile entendues par le tribunal ont été accueillies.
Legault ferait quoi de la convention des Nations Unies qui en est la base ? La déchirer ?
POURQUOI ENLEVER DES DROITS ?
Il n’y a pas juste Legault qui a joué au vieux jeu du duplessisme cette semaine. Depuis cinq ans, le Québec utilise la clause dérogatoire pour retirer des droits à certaines minorités religieuses.
Il n’existe nulle part ailleurs en Amérique du Nord le genre de restrictions que l’on retrouve dans la loi 21.
L’étude par l’assemblée nationale du renouvellement ou non de cette clause devrait être une occasion d’en débattre.
Lorsque la Ligue des droits et libertés a exprimé son opinion selon laquelle la loi 21 est notamment « sexiste et discriminatoire », le ministre Roberge a fait du théâtre, en refusant de discuter avec cet organisme respecté.
Il y a pourtant tout un chapitre de la loi 21 qui ne peut s’appliquer qu’aux musulmanes. C’est donc sexiste.
On y retrouve aussi des dispositions qui interdisent, par exemple, à un sikh qui porte le turban de devenir policier au Québec, alors que ce n’est un problème nulle part ailleurs au Canada. C’est donc discriminatoire.
Le ministre Roberge a pesté que l’opinion de cet organisme constituait une insulte envers l’état québécois.
Son refus de débattre quand il n’aime pas une opinion est une vraie honte pour la CAQ et une attaque en règle contre la liberté d’expression chez nous.