QUATRE DOSSIERS CHAUDS
DES FROMAGERS TOUJOURS EN COLÈRE
Plus de six ans après l’entrée en vigueur du libre-échange avec l’union européenne, des fromagers québécois la dénoncent toujours. Les importations québécoises de fromages européens ont plus que doublé depuis 2016 pour atteindre 205 millions $. « Le produit européen qui entre ici est fabriqué avec du lait qui coûte à peu près 60 % moins cher que notre lait », note Charles Langlois, PDG du Conseil des industriels laitiers du Québec. « C’est clair que si l’entente n’était pas renouvelée, il n’y aurait pas beaucoup de fromagers qui pleureraient », lance-t-il. Même si le Sénat français a récemment rejeté l’accord, M. Langlois estime toutefois peu probable que celui-ci soit abandonné.
LES FRANÇAIS SUR NOS ROUTES
Après avoir réalisé plusieurs acquisitions, y compris d’anciennes entreprises de Tony Accurso, le géant français Vinci est très présent au Québec. En 2023, ses revenus ont dépassé les 3 milliards $ au Canada, en hausse de 40 % par rapport à 2021. Vinci participe actuellement à la réfection du tunnel Louis-hippolyte-la Fontaine et de la route Billy-diamond, à la Baie-james. Un autre groupe français, Keolis, est présent sur les routes du Québec, entre autres avec sa filiale Orléans Express. La Caisse de dépôt et placement du Québec détient 30 % de Keolis.
UN GROS PARI ENCORE FRAGILE
L’investissement public de près de 1,7 milliard $ dans le programme d’avions
A220 d’airbus (ex-c Series de Bombardier) est le plus important jamais effectué par Québec dans une entreprise. Propriétaire de l’a220 depuis plus de cinq ans, Airbus peine toujours à rentabiliser le programme. L’avionneur est actuellement à couteaux tirés avec ses syndiqués de Mirabel.
UN MÉGAPLACEMENT QUI DÉRAILLE
En 2021, la Caisse de dépôt et placement du Québec a investi plus de 4,5 milliards $ dans le constructeur français de matériel roulant Alstom pour aider Bombardier à se défaire de sa filiale ferroviaire. À la fin de 2023, ce placement valait moins de 1,2 milliard $. Il n’est pas exclu que la Caisse et les autres actionnaires d’alstom doivent réinvestir dans l’entreprise pour remettre cette
dernière sur les rails.