Le Journal de Quebec

Se reconstrui­re avec sa famille Katerine Savard avait remporté la médaille de bronze aux Jeux de Rio au relais 4x200 m libre

- RICHARD BOUTIN

Devant l’évidence qu’elle ne parviendra­it pas à se qualifier pour ses quatrièmes Jeux olympiques parce qu’elle se trouvait dans un état d’esprit qui ne se prêtait pas à la réussite des performanc­es souhaitées, la nageuse Katerine Savard a misé sur des valeurs sûres.

Après 10 ans à Montréal, la médaillée de bronze des Jeux de 2016 (Rio) au relais 4x200 m libre est de retour dans le cocon familial, où elle peut compter sur son alliée de tous les combats et son premier entraîneur en carrière.

« Ça fait du bien d’être de retour à Québec auprès de ma famille, a-t-elle raconté, hier, lors d’une tournée médiatique. J’ai retrouvé ma mère qui a toujours été présente dans les moments plus difficiles. Ma mère était inquiète parce qu’elle voyait que j’étais beaucoup plus fragile. J’ai appris à connaître les enfants de mes frères et soeurs que je ne voyais pratiqueme­nt pas. C’est très positif de passer du temps en famille tout en poursuivan­t mon rêve de me qualifier pour Paris. »

UNE DÉCISION DIFFICILE

La décision de quitter le club CAMO au retour du championna­t mondial en février n’a pas été facile, mais elle était nécessaire.

« J’avais besoin d’un changement d’environnem­ent pour me reconstrui­re, a-t-elle confié. C’est difficile de cerner les raisons et il n’y a personne à blâmer, mais je n’étais pas dans un bon état d’esprit. Mes performanc­es au mondial n’étaient pas à la hauteur de ce que je vaux. Ce n’était pas seulement dans le sport que je ne me sentais pas bien. »

Cette décision à seulement trois mois des

Essais olympiques qui se dérouleron­t du 13 au 19 mai à Toronto n’était pas évidente.

« J’ai décidé de me prioriser pour que je sois bien dans ma peau, a-t-elle expliqué, mais ce fut une décision difficile et ça serait mentir de dire que les risques reliés à ce choix ne m’ont pas traversé l’esprit et n’ont pas engendré de l’anxiété. »

RETROUVAIL­LES

Son retour à Québec, où elle fait ses débuts dans le club de Pont-rouge et par la suite au Club de natation de Québec (CNQ), se passe bien.

« Marc-andré [Pelletier] m’a vue grandir adolescent­e quand j’avais plusieurs questions et c’est lui qui m’entraînait lorsque j’ai participé à mes premiers Jeux à Londres en 2012. Les athlètes ont chacun leurs forces et leurs fragilités et Marc-andré est très bon pour aider un athlète dans les moments difficiles. « Mon départ de CAMO n’était pas relié à un problème de coach. »

EN PLEINE FORME

Si elle n’a pas fait de compétitio­n depuis son retour des mondiaux et qu’elle a préféré faire l’impasse sur les nationaux qui se déroulent actuelleme­nt à Toronto, Savard assure que sa forme physique est au rendez-vous.

« Je réussis des choses dans la piscine et dans le gymnase qui sont parmi les meilleures dans ma carrière. L’état mental influence beaucoup les performanc­es et je voulais retrouver un environnem­ent plus paisible. On travaille quelques aspects techniques en ciblant des lacunes, mais le plus important est d’améliorer mon état d’esprit et ma confiance. »

Aux Essais olympiques, Savard tentera de se qualifier pour les Jeux au 100 m papillon ainsi qu’aux relais 4x100 m et 4x200 m libres.

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PHOTO D’ARCHIVES Katerine Savard en action aux Jeux du Commonweal­th en 2014.

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