Le Journal de Quebec

La Cour suprême refuse d’entendre l’appel concernant la loi 15

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

La Cour suprême du Canada refuse d’entendre l’appel des syndicats municipaux concernant la validité de la loi 15 sur les régimes de retraite.

La décision de la Cour d’appel du Québec du 10 mai 2023 ne sera pas analysée.

La Cour suprême ne motive jamais sa décision.

Parmi les quelque 500 demandes d’autorisati­on qu’elle reçoit chaque année, la Cour suprême en accueille environ 40. La possibilit­é de faire entendre son appel est donc généraleme­nt faible.

LONGUE BATAILLE

En juillet 2020, l’un des jugements les plus attendus au Québec était tombé au terme d’une longue bataille juridique. Il concerne à peu près toutes les villes de la province et l’ensemble des syndicats de fonctionna­ires municipaux.

Pas moins de 94 jours d’audiences ont été nécessaire­s à l’époque. Le procès, qui s’est tenu dans la capitale, avait pris fin en août 2019.

Réclamée par le maire Régis Labeaume à Québec et les maires des autres grandes villes, puis adoptée sous les libéraux en décembre 2014, la controvers­ée loi 15 prévoyait un partage 50-50 des déficits des régimes de retraite et la non-indexation des rentes.

VOLUMINEUS­E DÉCISION

Dans sa décision de 227 pages, le juge Benoît Moulin a donné raison à l’état québécois et aux Villes pour le premier volet qui comporte plus « d’avantages » que d’inconvénie­nts. Selon lui, le législateu­r ne va pas trop loin pour « atteindre son objectif de santé et de pérennité des RPD [régimes à prestation­s déterminée­s] du secteur municipal ».

En revanche, il s’est rangé du côté des syndicats pour le second volet, estimant que les Villes ne pouvaient agir unilatéral­ement en suspendant l’indexation des rentes des retraités qui perdent ainsi un « droit acquis » sans avoir « voix au chapitre ». Le magistrat estime que cela constitue une « entrave substantie­lle » à la liberté d’associatio­n et de négociatio­n.

En 2023, la Cour d’appel a rejeté l’ensemble des appels des parties. Elle a ainsi confirmé la décision de l’honorable juge Moulin de la Cour supérieure.

DÉCEPTION

La CSN a exprimé hier sa déception face au refus de la Cour suprême du Canada de se pencher sur la loi 15.

« Ce qui est clair, c’est que le gouverneme­nt de l’époque est allé trop loin », a notamment lancé Simon Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

La Fédération indépendan­te des syndicats autonomes (FISA) a eu la même réaction.

« Nous représento­ns du personnel dévoué et ceux-ci méritent d’être traités justement et en respect des droits prévus par nos chartes et des ententes signées collective­ment », a déclaré Réal Pleau, président de la FISA.

Newspapers in French

Newspapers from Canada