Le couple « open » de la CAQ
« Que le gouvernement fédéral se mêle de ses affaires ! »
C’est ce que le ministre de la Justice Simon Jolin-barrette a lancé lorsqu’on lui a demandé ce qu’il pensait de la décision de la commission scolaire English-montreal de contester la Loi sur la laïcité de l’état avec l’argent du fédéral.
Avouez que ça faisait plaisir à entendre !
Surtout que ça « venait de son fond ».
Enfin la CAQ qui se choque ! La CAQ qui montre les dents !
Au lieu de faire le piteux pitou devant Ottawa, un chapeau mou dans les mains et de grosses larmes dans les yeux, comme le chat botté !
LEMOTEN«R»
Maintenant que monsieur Jolin-barrette a remis le gouvernement fédéral à sa place, c’est quoi la suite ?
Ça sera quoi, les conséquences, si jamais Ottawa continue de se mêler de nos affaires ?
Euh… Bien… En tout cas…
C’est ça, le talon d’achille du gouvernement Legault.
Il se fâche, puis…
Rien.
« Câlisse de calvaire, les baguettes en l’air, mais par en arrière, on prend son trou », comme chantait Ferland.
On fait notre Boubou. « Le Québec est et sera une société distincte, une société qui va faire ses propres choix », a lancé le ministre de la Justice en citant le célèbre discours que Robert Bourassa a prononcé au lendemain de la mort de Meech.
C’est bien beau.
Sauf que la phrase complète du discours de monsieur Bourassa est : « Une société distincte, LIBRE et capable D’ASSUMER SON DESTIN… »
Pourquoi monsieur Jolin-barrette a-t-il occulté ces quelques mots ? Il les avait oubliés ?
Peut-être, ça se peut. Mais ça se peut aussi qu’il ne les ait pas prononcés parce que ces mots sonnaient un peu trop comme une menace souverainiste, ce qui aurait fâché son patron, François Legault.
Car à la CAQ, on se fâche, mais on ne brandit jamais le bâton souverainiste pour effrayer l’adversaire fédéral.
Quand on sort le mot en R (référendum), on s’assure toujours qu’il est suivi du mot « sectoriel » pour ne pas faire fuir les fédéralistes qui se sont réfugiés sous les jupes de la CAQ quand le PLQ s’est effondré.
Après tout, on est nationaliste, à la CAQ. Pas séparatiste !
ENSEMBLE PAS ENSEMBLE
En fait, ce que veut la CAQ, c’est être « un Québec indépendant dans un Canada uni ».
Avoir tous les pouvoirs, jouir de notre complète et entière liberté, sans nous divorcer du Canada.
Ça me fait penser à un de mes amis qui a eu la « brillante » idée d’essayer le couple « open » avec sa femme.
Il voulait avoir tous les avantages du mariage (la sécurité, la stabilité, la garantie de ne jamais te retrouver seul, deux salaires), sans ses inconvénients (la monogamie, la fidélité, rendre des comptes).
Et tous les avantages du célibat (la vie olé olé, coucher avec qui tu veux, la liberté), sans ses inconvénients (la solitude, revenir bredouille du bar à trois heures du matin).
« Le meilleur des deux mondes ! » m’a-t-il dit, tout sourire.
En couple, MAIS indépendant !
Ça a duré deux mois.
Il s’est rendu compte que le couple « open », c’est bien beau sur papier, mais ça ne fonctionne pas en pratique.
Ça finit toujours par craquer.
C’est ça que le gouvernement Legault propose : un couple « open » avec le Canada.
Ensemble, mais pas ensemble. On va chacun « respecter » la liberté « de l’autre ».
Bonne chance, amis caquistes ! Si vous voulez, je vous donnerai le numéro de téléphone de mon ami, vous pourrez lui parler.
Il est séparé.
Et heureux comme jamais.
La CAQ veut « un Québec 100 % libre dans un Canada uni »