Plus de 30 témoins attendus à l’enquête publique du coroner
Les familles des pompiers décédés et des intervenants s’exprimeront
Plus de 30 témoins, dont des représentants des familles et la mairesse de la municipalité, défileront à compter de lundi à l’enquête publique du coroner pour faire la lumière sur le décès en devoir de deux pompiers de Saint-urbain pendant les inondations de l’année dernière, dans Charlevoix.
La première journée des audiences, lundi, s’annonce chargée.
La fille d’une des victimes, Marylou Lavoie, s’exprimera, tout comme les deux citoyens que tentaient de secourir les pompiers volontaires lors du drame, selon la liste des témoins dévoilée par le Bureau du coroner.
La démarche sera aussi l’occasion d’entendre les explications de la municipalité de Saint-urbain et de son service de la sécurité incendie, dont le manque de préparation a été pointé du doigt récemment par la CNESST.
Le directeur du service incendie, Cédric Châtigny, témoignera mercredi, alors que la mairesse
Claudette Simard est à l’horaire le 29 avril.
10 JOURS D’AUDIENCE
Christopher Lavoie, 23 ans, et son confrère Régis Lavoie, 55 ans, ont été emportés par le courant déchaîné de la rivière du Gouffre alors qu’ils voulaient porter assistance à un couple en difficulté dans leur résidence, le 1er mai 2023.
Des proches avaient rapidement soulevé plusieurs interrogations en lien avec les circonstances du drame.
Le 7 juin suivant, une enquête publique était ordonnée par la coroner en chef.
En tout, 10 jours d’audiences, entre ce lundi et la mi-mai, sont réservés au palais de justice de La Malbaie pour permettre à la coroner Andrée Kronström d’accomplir son mandat.
Trente-deux témoins sont confirmés, dont plusieurs civils, des intervenants de la Sûreté du Québec et d’autres pompiers volontaires.
Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec et visage bien connu en prévention, prendra aussi la parole.
Coroner depuis plus de 20 ans,
Mme Kronström est connue pour son travail de proximité et d’accompagnement avec les familles des victimes dans les tragédies de Lac-mégantic et de L’isle-verte, il y a une dizaine d’années.
LACUNES SOULEVÉES
Dans son rapport déposé le mois dernier, la CNESST soulève entre autres le fait que les victimes ne disposaient pas des compétences, des connaissances et des équipements nécessaires à ce type d’opération à proximité de l’eau.
Le document met aussi en lumière l’absence de notions reliées aux interventions nautiques dans le cursus de base que doivent suivre les pompiers des municipalités de moins de 25 000 habitants.
Notons que les deux hommes ont depuis reçu la médaille du sacrifice, à titre posthume.
Selon le Bureau du coroner, l’enquête publique vise à établir les causes et les circonstances de décès et à protéger la vie humaine, non de se prononcer sur la responsabilité civile ou criminelle.