Un virus commun menace la santé des personnes âgées du Québec
Environ un tiers des adultes âgés hospitalisés ne retrouvent jamais toutes les capacités fonctionnelles qu’ils avaient avant.
Vous avez probablement entendu parler du virus respiratoire syncytial (VRS), un virus très contagieux, qui affecte les poumons et les voies respiratoires et conduit de nombreuses personnes aux salles d’urgence des hôpitaux de la province chaque automne et chaque hiver. Mais saviez-vous que même si les infections par le VRS sont plus fréquentes pendant les mois d’automne et d’hiver, le virus circule toute l’année et peut causer de graves complications de santé chez les personnes âgées ?
Qui peut l’attraper ?
Identifié pour la première fois au milieu des années 1950 et fréquent depuis, le VRS peut infecter à peu près n’importe qui. « Pour la plupart des gens, il s’agit généralement d’une maladie bénigne avec des symptômes semblables à ceux du rhume qui disparaissent en une à deux semaines », explique le Dr Mathieu Simon, pneumologue et chef des soins intensifs à l’institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ). Cependant, le VRS peut constituer une menace sérieuse pour la santé des personnes âgées et des adultes qui vivent déjà avec des maladies telles que le diabète, la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), l’asthme, l’insuffisance cardiaque congestive ou les personnes immunodéprimées. « Le VRS affaiblit davantage la santé de ces personnes plus vulnérables et peut aggraver les maladies dont elles souffrent déjà, en particulier les maladies cardiaques et pulmonaires », explique le Dr Simon. Dans les cas plus graves, le VRS peut entraîner des hospitalisations et même la mort. « Même après la guérison, les patients peuvent rester avec une hypersensibilité bronchique. C’est très dur pour le système respiratoire », ajoute-t-il. Des études ont montré qu’environ un tiers des personnes âgées hospitalisées pour le VRS ne retrouvent jamais leur fonctionnement d’avant l’infection.de plus, huit pour cent d’entre eux ne sont plus en mesure de vivre de manière autonome.
Un virus fortement contagieux
Le VRS se transmet principalement à travers les gouttelettes émises par la toux, les éternuements, la parole et la respiration. Il peut se propager par contact étroit avec une personne infectée ou en touchant des surfaces contaminées. Les symptômes courants comprennent la congestion, la toux, la fièvre, la respiration sifflante, la diminution de l’énergie et la perte d’appétit. Une personne infectée peut transmettre le VRS à toute personne avec laquelle elle entre en contact : « On estime que chaque personne infectée transmet le virus à trois autres personnes, il peut donc se propager très rapidement », explique le Dr Simon. Sa période d’incubation dure généralement entre trois et huit jours, pendant lesquels la personne infectée reste à la fois asymptomatique et contagieuse.
Soyez proactif en matière de prévention
Bien que les infections par le VRS soient plus courantes pendant les mois d’automne et d’hiver, le virus reste présent toute l’année. Puisqu’il n’existe pas de traitement spécifique pour le VRS chez les personnes âgées, la prévention est le meilleur moyen de se protéger. Les mesures générales de contrôle des infections telles que porter des masques, laver régulièrement les mains, désinfecter les surfaces et éviter des contacts rapprochés avec des personnes malades sont des moyens efficaces d’éviter de tomber malade, mais ce n’est pas tout. Grâce à de récentes innovations, il est maintenant possible de prévenir le VRS à travers la vaccination pour des adultes de 60 ans et plus, ce qui contribue à fournir une protection contre les conséquences potentiellement graves du virus, ainsi qu’à réduire le fardeau du virus sur nos communautés. Discutez avec votre médecin ou votre pharmacien pour savoir comment vous protéger, ainsi que les autres, contre le VRS. « La vaccination, c’est pour une amélioration de la santé et de la qualité de vie, mais c’est aussi une considération pour nos proches et la société », explique le médecin spécialiste.