Le PM français nie toute ingérence
Attal appuie le combat du Québec pour la laïcité, mais se défend de critiquer la position de Trudeau sur la loi 21
Le premier ministre français Gabriel Attal se défend de critiquer la position de Justin Trudeau contre la loi 21, mais offre un soutien indéfectible au Québec dans son combat pour défendre la laïcité.
« Je suis là [...] pour dire aux Québécois que dans leur défense d’un modèle de laïcité dans lequel nous nous retrouvons, ils ne sont pas seuls ! » a martelé hier le représentant de la France, de passage à Québec.
Aux côtés de François Legault, le dignitaire de l’hexagone a nié prendre ainsi position dans un débat interne qui divise le Canada. Encore récemment, le gouvernement fédéral de Justin Trudeau a réitéré son intention de participer à la contestation de la loi québécoise sur la laïcité de l’état si elle se rend jusqu’en Cour suprême.
« Ce n’est pas une manière de juger ou de pointer du doigt », a-t-il dit. Mais le Québec et la France ont la même approche de la neutralité religieuse de l’état. Et s’il a livré un vibrant plaidoyer pour la laïcité devant les députés de l’assemblée nationale, Gabriel Attal a admis que le sujet n’a pas du tout été abordé avec son homologue canadien, lors de sa visite à Ottawa.
PAS SEULS
« Dire aux Québécois vous n’êtes pas seuls à défendre ce modèle, à porter cette conviction, c’est important pour la France parce qu’on tient à ce modèle. Ensuite, je pense que c’est important pour les Québécoises et Québécois, parce que ça donne aussi de la force pour défendre ces valeurs », a-t-il insisté, flanqué d’un François Legault qui peinait à contenir sa joie.
« Ça fait du bien de voir que le débat existe aussi en France, en Europe et que les Québécois ne sont pas seuls », a réagi le premier ministre du Québec, tout sourire.
UNE EXPRESSION QUI DÉPLAÎT
Par ailleurs, si Gabriel Attal se « retrouve assez bien » dans la posture traditionnelle française de « non-ingérence et non-indifférence » à l’égard du Québec, l’expression ne lui plaît pas beaucoup.
Il préfère dire que la France a « et du respect, et de la sensibilité » envers la Belle Province. Mais le représentant de la République française est resté muet hier sur la forme que prendrait la relation franco-québécoise au lendemain d’un référendum gagnant.
PRUDENCE
Alors que le Parti Québécois de Paul St-pierre Plamondon caracole en tête des sondages, Gabriel Attal a choisi la prudence. « Je ne veux pas ici, par une déclaration, donner l’impression que je prends parti dans un débat qui a lieu ici dans la vie politique québécoise. »
Sur une note plus poétique, le PM de la France a conclu son échange avec les journalistes par sa conception personnelle du Québec. « C’est une nation qui a pris en main son destin et qui suit son étoile. »