En taule pour des coups de feu en plein jour

Un jeune Lavallois qui avait tiré en plein jour près du Centre Bell à la suite d’une banale chicane à propos de filles a réussi à convaincre une juge qu’il était prêt à se remettre sur le droit chemin, si bien qu’il a écopé de 68 mois d’incarcération, loin de ce que réclamait la Couronne.

« Il a toute la vie devant lui et il est dans l’intérêt de la société de l’encourager à devenir un membre productif de la société », a commenté la juge Suzanne Costom, avant de condamner Fritz-entzcy Moisealfred, cette semaine, au palais de justice de Montréal.

C’est que lors des audiences, l’accusé de 27 ans avait fait acte de contrition pour son crime commis en juillet 2021. À l’époque, il s’était disputé avec sa victime lors d’une rencontre dans un condo de la Tour des Canadiens, au centre-ville de Montréal.

« La dispute était à propos de filles et de sa mère », a noté la magistrate.

La victime Tshibamba Jordy Tshimanga avait alors quitté les lieux, suivie par l’accusé, qui avait une arme à feu cachée dans son sac. Et lorsqu’ils se sont croisés, MoiseAlfred a fait feu en sa direction.

PLAIDOYER DE CULPABILITÉ

Arrêté des mois plus tard, Moise-alfred avait coupé court au processus judiciaire en plaidant coupable d’avoir déchargé une arme à feu prohibée avec l’intention de blesser sa victime.

La peine minimale dans ce genre de cas est de cinq ans d’incarcération, mais Me Laurent-alexandre Duclos-bélanger de la Couronne en réclamait neuf. Me Anthony El Haddad de la défense suggérait cinq ans et huit mois.

Or, il semble qu’un séjour en détention préventive a poussé l’accusé à vouloir quitter la criminalité.

« Il a lu une lettre [...] où il décrit la honte qu’il éprouve à l’égard de ses actes, a noté la juge. L’accusé a également l’intention de couper les ponts avec ses fréquentations dans le monde criminel et de cesser la consommation de drogues et d’alcool. »

DEVENIR UN « MODÈLE »

Se disant « conscient des années perdues », Moise-alfred a affirmé vouloir maintenant devenir frigoriste et charpentier-menuisier afin d’aider sa famille et « devenir un modèle positif » pour son petit frère.

Et ce, même s’il disait que ses crimes commis dans le passé pouvaient lui rapporter jusqu’à 5000 $ par semaine.

« Le tribunal constate une nette évolution dans sa conduite et son attitude, indique le jugement. L’accusé est à la croisée des chemins. »

Après sa peine de prison, il sera ensuite soumis à une probation de trois ans, pendant laquelle il devra entre autres suivre une thérapie et se trouver un emploi. Et s’il est vu avec des personnes qu’il sait criminalisées durant cette période, il pourrait être renvoyé directement en détention.