François Legault s’enlise face à l’habileté de Justin Trudeau
Ma chronique pourrait se titrer : l’effeuilleur Trudeau et le criard Legault.
Au cours des derniers jours, le premier ministre canadien, rompant avec les pratiques entourant la présentation du budget au Parlement, notamment avec le secret habituellement observé, a révélé plusieurs mesures qu’on devrait y retrouver.
Il n’a pas été sans soulever les holà chez les provinces en empiétant dans leur juridiction. Le premier ministre a même osé dire que les Canadiens se souciaient peu des juridictions et que ceux-ci veulent plutôt des solutions à leurs problèmes.
Il n’en fallait pas plus pour que le premier ministre québécois monte aux barricades. Criant à l’ingérence du fédéral, il a poussé l’audace jusqu’à sous-entendre la tenue d’un référendum sectoriel portant sur les pouvoirs en immigration.
Monsieur Legault semble croire qu’en réduisant les seuils d’immigration, les problèmes de logement s’amenuiseront d’eux-mêmes. C’est loin d’être certain quand on connaît l’appétit des employeurs pour l’embauche d’immigrants temporaires.
Or, le premier ministre dispose d’un certain contrôle sur cette immigration temporaire et malgré cela, il se lance à corps perdu dans des voies impraticables et pas nécessairement alléchantes.
LE CHARMEUR TRUDEAU
Le premier ministre canadien a annoncé beaucoup de mesures liées au logement et à l’acquisition d’une propriété. Il a également dégagé des sommes pour les services de garde et les petits déjeuners dans les écoles.
Par contre, il s’est montré plus avare en matière de défense militaire en indiquant qu’il ne rejoindrait pas les 2 % requis par L’OTAN.
Mis à part les critiques sur les juridictions, il s’est fait blâmer pour ses dépenses qui vont accroître la dette avec un déficit record anticipé.
Les débats sur la dette et les déficits sont récurrents depuis la montée du néo-libéralisme au début des années 1980. Le ruissellement des baisses d’impôts ne s’est pas matérialisé, et nos réseaux publics ainsi que nos programmes sociaux en ont souffert.
Plusieurs économistes sont moins en alerte sur les déficits. Ils font le pari que des gens en santé et bien nourris coûteront moins cher dans l’avenir.
Le pari des néo-libéraux, de baisser les impôts en croyant que les entreprises réinvestiraient et que tous en profiteraient, s’est avéré un échec. Alors pourquoi ne pas tenter notre chance dans la solidarité sociale ?
AUX ABOIS
Pendant que Justin Trudeau déploie des promesses auxquelles les citoyens sont très sensibles en pleine période de crise du logement sans précédent, François Legault aboie sans pouvoir mordre.
Le premier ministre québécois ne présente aucune mesure pour contrer la crise du logement. Un éventuel référendum sur l’immigration serait sans valeur juridique et une menace sans issue qui affaiblirait le Québec.
Jusqu’à présent, la CAQ n’épate pas dans sa quête de plus de pouvoirs. On pense aux miettes dans les transferts en santé ou aux intrusions du fédéral en éducation. Sorti de la pandémie, le gouvernement québécois semble souffrir de la COVID longue en manifestant son impuissance !