Fierté et inquiétude en Iran au lendemain de l’attaque
AFP | Des habitants de Téhéran étaient partagés hier entre l’inquiétude d’un embrasement et la fierté d’avoir montré les muscles face à Israël.
Milad, un enseignant ayant préféré ne pas donner son nom, a espéré que « le conflit ne se poursuive pas », car il provoquerait, selon lui, « une guerre destructrice » pour Israël mais aussi pour l’iran.
« Nous n’avons pas encore complètement reconstruit les ruines de la guerre Iranirak [de 1980 à 1988] dans le sud-ouest » du pays, a souligné l’homme de 46 ans.
CÉLÉBRATIONS À TÉHÉRAN
Des centaines d’habitants de Téhéran se sont réunis dans le centre de la capitale, peu après l’annonce du lancement contre Israël de l’opération « Promesse honnête » par les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du pouvoir.
Ils ont célébré les attaques iraniennes en scandant « Mort à Israël ! », « Mort à l’amérique ! », reprenant les slogans traditionnels depuis la révolution islamique de 1979.
Les manifestants brandissaient des drapeaux iraniens et du Hezbollah libanais, soutenu par l’iran, et exhibaient le portrait du général Qassem Soleimani, l’architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-orient, tué en janvier 2020 par une frappe américaine en Irak.
PUNIR ISRAËL
Ces derniers jours, les dirigeants de la République islamique, dont le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, avaient juré à plusieurs reprises de « punir » Israël pour l’attaque contre le bâtiment diplomatique iranien à Damas.
L’attaque contre le consulat iranien a tué notamment le général Mohammad Reza Zahedi et Mohammad Hadi Haji Rahimi, deux commandants de la Force Qods, unité d’élite des Gardiens chargée des opérations extérieures de l’iran.
« Nous sommes extrêmement heureux de cette action des Gardiens et, en fait, nous nous sentons mieux » aujourd’hui, déclare de son côté Ali Erfanian, un fonctionnaire à la retraite, âgé de 65 ans.
La télévision d’état a diffusé une courte vidéo montrant le chef des Gardiens, Hossein Salami, ordonnant à ses forces de lancer l’opération contre Israël en mémoire « des généraux martyrs », notamment Qassem Soleimani et Mohammad Reza Zahedi.