Les trains à grande vitesse qui ont transformé le pays
Le KTX circule depuis 20 ans sur des rails qui relient les villes aux quatre coins du pays
BUSAN, Corée du Sud | Pendant que le Canada réfléchit à implanter un premier « train rapide » à 200 km/h, la Corée du Sud célèbre le 20e anniversaire de son train à grande vitesse, avec une troisième génération de véhicules circulant à 320 km/h, dont la technologie est entièrement développée localement.
L’avènement du train à grande vitesse (TGV) a « changé le paradigme », il y a 20 ans, témoigne Seog-jung Choi, directeur de la sécurité et de l’ingénierie chez Korail, opérateur du réseau du Korea Train Express (KTX), surnommé Bullet train.
La Corée du Sud est maintenant considérée comme un pays-ville, explique-t-il.
C’est-à-dire qu’on peut s’y déplacer aller-retour en une journée, du nord au sud, d’est en ouest, grâce à une véritable toile qui couvre tout le territoire.
« Je peux facilement faire deux à trois rencontres par jour en Corée grâce au train à grande vitesse », confie la porte-parole du ministère des Transports, Hyeonsook Kim.
PARCOURIR 400 KM EN 2 H 30
Le Journal a pu le constater avec un aller-retour à Busan, la deuxième plus grande ville du pays, située tout au sud de la péninsule coréenne, à 400 km de Séoul.
Un trajet qui prenait 6 h en train régulier, mais qui a duré moins de 2 h 30 en KTX.
La troisième génération de trains à grande vitesse, entièrement développée en Corée, sera lancée ce mois-ci. Les wagons circuleront en vitesse de pointe à 320 km/h.
Au Canada, le projet de « train rapide » Toronto-québec, qui est qualifié d’« un des plus gros chantiers de transport au monde » par le PDG de Via Rail TGF (Train à grande fréquence), Martin Imbleau, circulera en moyenne à 200 km/h.
Chez Korail, on n’a pas reçu de demande de la part du Canada pour partager l’expertise coréenne.
« Mais s’ils nous le demandent, nous serons plus qu’heureux de travailler avec eux », a commenté M. Choi.
CONSEILS AU CANADA
Il conseille au Canada de bien établir ses besoins et de considérer les demandes du public dans le corridor choisi.
Au Québec, plusieurs politiciens, dont les maires de Québec et de Montréal, préféreraient un TGV. En Corée aussi, « tout le monde veut des trains à grande vitesse », soutient le directeur chez Korail.
La Corée est activement engagée dans la recherche pour améliorer toujours davantage les performances de ses trains.
Au Korea Railroad Research Institute, des chercheurs comme les Drs Hyuck Keun Oh et Sang-soo Kim travaillent sur des modèles encore plus rapides.
« L’avenir des trains à grande vitesse sera à 370 km/h. Mais pour cela, il faudra changer les infrastructures et les rails. La Corée prévoit d’ailleurs réaliser ce chantier en 2034 », indique le Dr Oh.