Le Journal de Quebec

Le Hamas serait « le seul obstacle » à un accord

Le premier ministre israélien rejette les principale­s exigences du mouvement islamiste palestinie­n à Gaza

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AFP | À tour de rôle, Israël et le Hamas s’accusent de vouloir saboter les pourparler­s en vue d’une trêve dans la bande de Gaza, mais le fil n’est pas encore rompu.

Samedi, le Hamas annonçait qu’il avait remis sa réponse aux médiateurs.

Sans opposer une fin de non-recevoir explicite à leur propositio­n, le mouvement islamiste palestinie­n avait réaffirmé ses principale­s exigences : un cessez-le-feu permanent et le retrait de l’armée israélienn­e de toute la bande de Gaza.

Le premier ministre Benyamin Nétanyahou ne veut pas en entendre parler, déterminé à lancer une offensive terrestre à Rafah, dans l’extrême sud du territoire palestinie­n, qu’il présente comme le dernier grand bastion du Hamas à Gaza.

L’armée israélienn­e a par ailleurs affirmé hier que des otages enlevés lors de l’attaque du 7 octobre étaient retenus à Rafah. « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour les ramener chez eux », a déclaré le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari.

Une offensive sur Rafah est redoutée par la communauté internatio­nale qui craint pour la sécurité des quelques 1,5 million de Gazaouis qui y sont réfugiés.

M. Nétanyahou a accusé samedi le Hamas d’être « le seul obstacle » à un accord qui puisse « permettre la libération des otages » retenus à Gaza.

« Le gouverneme­nt et les forces de sécurité sont unis dans leur opposition à ces demandes infondées », a-t-il dit au sujet des prétention­s du Hamas, lequel s’est dit disposé à « conclure un accord sérieux ».

RETOURNER CHAQUE PIERRE

Hier, le Mossad, les services de renseignem­ent israéliens, a publié un communiqué diffusé par le bureau de M. Nétanyahou affirmant que le Hamas « a rejeté les grandes lignes » du plan du Caire, négocié par le Qatar, l’égypte et les États-unis.

Ce rejet montre que le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya « Sinouar ne veut pas d’accord humanitair­e ni le retour des otages », soutient le texte.

Israël « continuera d’oeuvrer pour réaliser les objectifs de la guerre contre le Hamas de toutes ses forces et retournera chaque pierre pour faire revenir les otages de Gaza », ajoute-t-on de même source.

Si les positions de chacun des deux camps semblent toujours aussi éloignées, « les négociatio­ns ne sont pas à l’arrêt », note Hasni Abidi, du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerran­éen à Genève.

Pour le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison-blanche, « la diplomatie n’est pas morte ».

« Les dirigeants du Hamas doivent accepter cet accord » qui « permettrai­t d’évacuer des dizaines d’otages les plus fragiles » et « d’obtenir un cessez-le-feu de six semaines », a dit John Kirby sur la chaîne américaine NBC.

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PHOTO AFP Des Palestinie­ns déplacés ont fait la queue pour acheter du pain subvention­né dans une boulangeri­e de Gaza, hier.

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