Les mesures inutiles d’ottawa
Cette semaine, la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, a annoncé de nouvelles mesures pour faciliter l’accès à la propriété au Canada.
Des annonces qui auront un impact certain : faire augmenter le prix du logement au Canada et le rendre encore moins abordable.
Dans ces dossiers, Chrystia Freeland se comporte comme une « pyromane désespérée », qui jette de l’essence sur le brasier de l’habitation en espérant l’éteindre.
UN TRÈS MAUVAIS CALCUL
Dans cette nouvelle salve, le gouvernement fédéral autorisera les premiers acheteurs de maisons neuves à amortir leur prêt hypothécaire sur 30 ans plutôt que 25.
Ainsi, explique la ministre, des ménages moins nantis auront maintenant les moyens d’acheter.
Un calcul rapide montre pourtant que, pour une maison unifamiliale moyenne d’une valeur de 471 000 $, le paiement mensuel d’une hypothèque assurée par la SCHL, à un taux d’intérêt de 5 %, diminuera de 250 $ par mois s’il est étalé sur 30 ans. Très bien.
Là où le bât blesse en revanche, c’est que l’intérêt additionnel payé sur la durée totale du prêt sera d’environ 80 000 $ de plus que pour un amortissement de 25 ans. Cette mesure sera donc une façon d’appauvrir les Canadiens et d’enrichir les banques. Le tout, au nom de « l’accès » à la propriété.
DES RETRAITÉS PLUS PAUVRES
L’autre grande invention annoncée cette semaine consiste à accroître la portée du Régime d’accès à la propriété, une initiative fiscale qui permet « d’emprunter » de l’argent à son REER comme mise de fonds sur une première propriété. Le RAP, comme il est connu, passera de 35 000 $ à
60 000 $ par contribuable.
Avec l’arrivée du CELIAPP — une subvention directe du fédéral envers les acheteurs par le biais d’une déduction fiscale —, le RAP aurait dû être simplement éliminé.
Mais comme Ottawa s’entête à prolonger des programmes zombies et de mauvaises politiques économiques, on fait l’inverse, et on étend la portée du RAP.
Ainsi, des contribuables qui ont réussi à épargner 60 000 $ dans un REER — qui devrait en principe être investi pour leur permettre de financer leur retraite — vont désormais se priver de ces rendements en se prêtant de l’argent à eux-mêmes.
C’est une autre façon détournée de s’assurer que, sur 20, 30 ou 40 ans, les Canadiens s’appauvrissent encore un peu, gracieuseté du gouvernement fédéral.
LA BÊTISE, LA PARESSE OU DE L’ÉLECTORALISME ?
Tous les experts du secteur de l’immobilier s’entendent pour dire que la seule vraie solution au problème du logement au Canada est de construire davantage.
Plus tôt cette semaine, le directeur parlementaire du budget a avancé le chiffre de 1,3 million de logements manquants d’ici 2030.
Pourtant, tous les paliers de gouvernement, pour des raisons politiques et électorales, s’affairent à stimuler encore et toujours plus la demande.
Stimuler l’offre, voyez-vous, c’est compliqué.
Mais les Canadiens ne sont pas dupes : dans l’ensemble, ces mesures sont inutiles, et n’auront qu’un résultat, celui de faire augmenter les prix, d’appauvrir la classe moyenne et de rendre le logement toujours moins accessible.
C’est une autre façon détournée de s’assurer que, sur 20, 30 ou 40 ans, les Canadiens s’appauvrissent encore un peu, gracieuseté du gouvernement fédéral.