« C’EST SURRÉEL D’ÊTRE ICI »
Le défenseur recrue Lane Hutson était fébrile à quelques heures de faire ses débuts dans la LNH
DETROIT | Avec son visage angélique et sa charpente s’apparentant à celle d’un adolescent se préparant à son bal des finissants, Lane Hutson détonait dans le vestiaire des visiteurs du Little Caesars Arena, hier matin.
Le jeune homme de 20 ans, qui venait de faire gagner les Rouges dans un concours de courtes échappées, était assis bien tranquille dans son coin.
Sous ses airs calmes, la toute dernière recrue du Canadien était assurément envahie d’un sentiment de fébrilité à quelques heures de disputer son premier match dans la LNH. « C’est surréel d’être ici, avec ce groupe, a lancé Hutson, dont la carrière universitaire s’est terminée jeudi. Je suis excité. Mais ça reste encore un jeu et j’adore jouer au hockey. »
Il s’agira des premiers pas d’hutson dans la LNH. Toutefois, il a déjà joué contre des hommes. L’an dernier, il avait représenté les États-unis au Championnat mondial. Avec six points en neuf rencontres, il s’était bien tiré d’affaire.
« COMPLÈTEMENT DIFFÉRENT »
« Cette fois, ce sera complètement différent », a-t-il sagement reconnu.
« Tu ne sais pas à quoi t’attendre tant que tu n’as pas joué [dans la LNH], a-t-il poursuivi. J’ai travaillé sur mon jeu défensif lors des deux dernières saisons. Je me suis préparé pour ce à quoi ça pourrait ressembler. »
À ses deux saisons avec l’université de Boston, le diminutif Hutson a récolté 48 et 49 points.
En cours de route, il a battu le record de Brian Leetch pour le plus grand nombre de points pour un défenseur de 19 ans et moins, il a été élu sur des équipes d’étoiles et a été finaliste pour le trophée Hobey-baker, remis au meilleur joueur de la NCAA.
Ce qui ajoutera à la particularité de ce baptême, c’est qu’il se tiendra à Detroit, à deux heures de route d’holland, là où a grandi Hutson. Une vingtaine de membres de sa famille se déplaceront donc pour le voir à l’oeuvre.
CONTRE SON IDOLE
Comme si ce n’était pas suffisant, il affrontera Patrick Kane, son idole de jeunesse.
« Ce sera spécial parce que j’ai grandi en le regardant jouer, mais je n’ai jamais eu l’occasion de le rencontrer, a indiqué le choix de deuxième tour du Canadien (62e au total) en 2022. C’est un gagnant. Il a gagné plusieurs coupes Stanley. »
C’est donc beaucoup d’émotion que devra gérer le numéro 48. Bien au fait de cette réalité, Martin St-louis a tenu à s’assurer que son jeune protégé sera bien à son aise.
« Je lui ai dit de s’amuser, de nous montrer ce qu’il est capable de faire, sans essayer d’être parfait, a déclaré l’entraîneur-chef du Canadien. C’est une belle occasion pour lui. On veut lui donner des touches à ce niveau-ci, on veut qu’il apprenne à connaître l’environnement pour savoir comment les choses se passent. »
COMME EN SÉRIES
Et c’est à David Savard que reviendra le mandat de procéder à la formation du jeune homme.
« Savvy [David Savard], c’est un peu un autre coach. Il est capable d’enseigner, d’aider et de calmer le joueur », a expliqué St-louis.
Les Red Wings sont impliqués dans une lutte à quatre équipes pour la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires. Les deux matchs face au Canadien seront déterminants.
De l’avis de Savard, les conditions seront réunies pour que son jeune partenaire sache réellement à quoi s’attendre l’an prochain.
« Ce seront des matchs plaisants à jouer, ça va être physique, a soutenu le vétéran. On aura le sentiment d’être en séries éliminatoires, donc ce sera d’excellents matchs pour lui. Ça va lui donner un vrai goût de la LNH. »