Hydro est capable d’emprunter 100 milliards $ sur les marchés
Le PDG espère ainsi financer son plan d’action tout en évitant un choc tarifaire
Le PDG d’hydro-québec est convaincu de financer son plan d’action en empruntant 100 milliards $ sur les marchés et sans hausser brutalement les tarifs résidentiels. Le principal « risque » sera de ne pas être capable de trouver la main-d’oeuvre.
Hydro-québec a l’ambition de doubler sa production d’ici 2035 pour répondre aux besoins énergétiques dans un contexte de décarbonation. Présent à l’assemblée nationale, hier, dans le cadre de l’étude des crédits budgétaires, le PDG Michael Sabia a admis que les coûts de production d’électricité augmenteront en raison de ce plan.
Cette nouvelle énergie coûtera entre 12 et 13 cents du kilowattheure.
« Il y aura une augmentation des coûts », a-t-il dit, incapable de dire, pour l’instant, à quel point les tarifs devront être ajustés pour compenser ces investissements.
« Il y a plusieurs facteurs qui vont influencer les coûts, comme les coûts de financement. Il y a plusieurs variables qui rendent difficile de vous préciser un ou des chiffres », a-t-il signalé.
Pour le moment, la hausse des tarifs résidentiels est plafonnée à 3 %. Une décision politique du gouvernement Legault.
Pour atteindre ses objectifs, le PDG devra toutefois trouver du financement. Récemment, le ministre de l’énergie, Pierre Fitzgibbon, a d’ailleurs affirmé que son collègue des Finances devra jongler avec une grave chute des revenus de l’état si les tarifs d’hydro n’augmentent pas.
OCCASION D’AFFAIRES
De son côté, le PGD d’hydro-québec n’est pas préoccupé et estime qu’il réussira facilement à financer son plan d’action.
« Cinquante milliards $ viennent de chez nous, de nos activités. Nous allons financer l’autre 100 milliards $ avec le financement sur les marchés. Oui, je comprends que 100 milliards $, c’est beaucoup d’argent, évidemment. Mais je ne suis pas excessivement préoccupé parce que les marchés, les investisseurs actuellement, ils cherchent des occasions de financer et de faire des investissements dans le développement des énergies propres », a-t-il déclaré. Il admet qu’il y a toutefois des risques qui pourraient nuire à la réussite de son plan. Il est particulièrement préoccupé par la disponibilité de la main-d’oeuvre.
« Nous avons du travail à faire. C’est une chose importante et il faut chercher de nouvelles solutions. C’est un défi important », a-t-il souligné, indiquant travailler avec l’industrie, les syndicats et le gouvernement.
«TRÈSCHER»
Bien que le plan d’hydro-québec soit chiffré à 185 milliards $, le ministre de l’énergie, Pierre Fitzgibbon, est incapable pour le moment de chiffrer le coût réel de la décarbonation du Québec prévue pour 2050.
« Non, je n’ai pas de chiffre. Ça prend un plan intégré des ressources [...] Ça va coûter très cher », a-t-il signalé. Il a ajouté qu’il « est utopique » de penser qu’en 2050, il n’y aura plus de GES qui seront produits au Québec. Il faudra miser sur la capture du carbone, dit-il.