La pression s’accentue au Mont-sainte-anne
Un groupe d’investisseurs locaux est prêt à ajouter 20 M$, pour un total de 120 M$, afin de sauver la montagne
La pression monte sur l’opérateur du Mont-sainte-anne alors qu’un groupe local serait prêt à bonifier de 20 M$ la proposition de l’homme d’affaires Christian Mars, de la Compagnie des montagnes de ski du Québec (CMSQ), qui est prêt à investir 100 M$ immédiatement s’il venait à reprendre l’exploitation de la montagne.
Le groupe d’investisseurs locaux, représenté par Bernard Bolduc et Yvon Charest, porterait ainsi le montant à 120 M$ pour sauver le Mont-sainte-anne.
La Compagnie des montagnes de ski du Québec, une filiale de la société française e-liberty, avait annoncé ses couleurs en entrevue avec Le Journal récemment, mais une proposition écrite a officiellement été déposée au gouvernement du Québec.
Le président du regroupement Les Amis du Mont-sainte-anne (ADMSA), Yvon Charest, constate que le dossier progresse.
« En résumé, ça change tout et on espère que ce sera un point tournant », dit-il.
DES APPUIS
Yvon Charest croit que l’équipe de Christian Mars a une vision de développement qui répond aux aspirations de la communauté.
Outre un important bailleur de fonds européen, il perçoit dans cet éventuel partenaire toute une panoplie de services nécessaires au fonctionnement d’une station plein-air de grande envergure.
Si l’entreprise CMSQ devenait l’actionnaire majoritaire, les ADMSA saluent l’intérêt d’investisseurs québécois qui se sont regroupés pour être partenaires du projet.
Dans une lettre ouverte envoyée jeudi aux médias, Yvon Charest et son groupe se positionnent clairement en leur faveur.
« Depuis le début de notre mobilisation collective, c’est ce type de modèle d’affaires que nous recherchons et que RCR est incapable de réaliser. Ce dernier constat est indéniable : dans les dernières années, RCR a refusé des offres d’achat, n’a pas réussi à s’entendre avec le Gouvernement pour un projet de développement dont la communauté ne connaît ni la nature ni l’envergure, et a contesté les décisions d’un arbitre dans le dossier du secteur Est. Est-ce que des investisseurs québécois pourraient être intéressés à devenir partenaires d’une entreprise qui ne veut pas travailler avec et pour le Québec ? Poser la question, c’est y répondre », peut-on lire.
DU CHANGEMENT
Selon eux, le futur du Mont-sainte-anne passe par un changement de gestionnaire, et l’urgence d’agir est évidente.
Le ministre Pierre Fitzgibbon s’est dit relativement confiant, mardi, qu’il y aurait des investissements dans le Mont-sainteanne, affirmant du même coup que le gouvernement était prêt à aider.
En décembre 2022, François Legault avait été catégorique. « Je pense qu’en tout cas l’opérateur n’a pas montré dans les dernières années qu’il pouvait gérer correctement le Mont-sainte-anne », avait alors lancé le premier ministre.
Le ministre Fitzgibbon n’a cependant pas l’intention de forcer le départ du gestionnaire RCR avec une expropriation.
Relancé à ce sujet jeudi à l’assemblée nationale, le ministre Fitzgibbon a répondu que « le mont Sainte-anne, c’est une belle montagne ».
« Nous, on n’est pas actionnaire, on n’est pas prêteur. Moi, je suis là pour aider les gens qui veulent investir au Québec. Je ne suis pas là pour forcer les gens à faire des choses », a-t-il laissé tomber.