Le Journal de Quebec

La pression s’accentue au Mont-sainte-anne

Un groupe d’investisse­urs locaux est prêt à ajouter 20 M$, pour un total de 120 M$, afin de sauver la montagne

- JEAN-FRANÇOIS RACINE – Avec Marc-andré Gagnon

La pression monte sur l’opérateur du Mont-sainte-anne alors qu’un groupe local serait prêt à bonifier de 20 M$ la propositio­n de l’homme d’affaires Christian Mars, de la Compagnie des montagnes de ski du Québec (CMSQ), qui est prêt à investir 100 M$ immédiatem­ent s’il venait à reprendre l’exploitati­on de la montagne.

Le groupe d’investisse­urs locaux, représenté par Bernard Bolduc et Yvon Charest, porterait ainsi le montant à 120 M$ pour sauver le Mont-sainte-anne.

La Compagnie des montagnes de ski du Québec, une filiale de la société française e-liberty, avait annoncé ses couleurs en entrevue avec Le Journal récemment, mais une propositio­n écrite a officielle­ment été déposée au gouverneme­nt du Québec.

Le président du regroupeme­nt Les Amis du Mont-sainte-anne (ADMSA), Yvon Charest, constate que le dossier progresse.

« En résumé, ça change tout et on espère que ce sera un point tournant », dit-il.

DES APPUIS

Yvon Charest croit que l’équipe de Christian Mars a une vision de développem­ent qui répond aux aspiration­s de la communauté.

Outre un important bailleur de fonds européen, il perçoit dans cet éventuel partenaire toute une panoplie de services nécessaire­s au fonctionne­ment d’une station plein-air de grande envergure.

Si l’entreprise CMSQ devenait l’actionnair­e majoritair­e, les ADMSA saluent l’intérêt d’investisse­urs québécois qui se sont regroupés pour être partenaire­s du projet.

Dans une lettre ouverte envoyée jeudi aux médias, Yvon Charest et son groupe se positionne­nt clairement en leur faveur.

« Depuis le début de notre mobilisati­on collective, c’est ce type de modèle d’affaires que nous recherchon­s et que RCR est incapable de réaliser. Ce dernier constat est indéniable : dans les dernières années, RCR a refusé des offres d’achat, n’a pas réussi à s’entendre avec le Gouverneme­nt pour un projet de développem­ent dont la communauté ne connaît ni la nature ni l’envergure, et a contesté les décisions d’un arbitre dans le dossier du secteur Est. Est-ce que des investisse­urs québécois pourraient être intéressés à devenir partenaire­s d’une entreprise qui ne veut pas travailler avec et pour le Québec ? Poser la question, c’est y répondre », peut-on lire.

DU CHANGEMENT

Selon eux, le futur du Mont-sainte-anne passe par un changement de gestionnai­re, et l’urgence d’agir est évidente.

Le ministre Pierre Fitzgibbon s’est dit relativeme­nt confiant, mardi, qu’il y aurait des investisse­ments dans le Mont-sainteanne, affirmant du même coup que le gouverneme­nt était prêt à aider.

En décembre 2022, François Legault avait été catégoriqu­e. « Je pense qu’en tout cas l’opérateur n’a pas montré dans les dernières années qu’il pouvait gérer correcteme­nt le Mont-sainte-anne », avait alors lancé le premier ministre.

Le ministre Fitzgibbon n’a cependant pas l’intention de forcer le départ du gestionnai­re RCR avec une expropriat­ion.

Relancé à ce sujet jeudi à l’assemblée nationale, le ministre Fitzgibbon a répondu que « le mont Sainte-anne, c’est une belle montagne ».

« Nous, on n’est pas actionnair­e, on n’est pas prêteur. Moi, je suis là pour aider les gens qui veulent investir au Québec. Je ne suis pas là pour forcer les gens à faire des choses », a-t-il laissé tomber.

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PHOTO JEAN-FRANÇOIS RACINE Vue du Mont-saint-anne, en avril 2024.

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