Le Journal de Quebec

Ils ne veulent plus d’évacuation forcée

Les résidents de l’île Enchantere­sse ont fait une pétition

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

Excédés de devoir quitter leur résidence à chaque crue de la rivière, des résidents de l’île Enchantere­sse, à Sainte-brigittede-laval, demandent de se prévaloir du droit à l’évacuation volontaire.

En seulement trois jours, le groupe affirme avoir récolté les signatures de 108 personnes qui appuient leurs démarches. Selon leur porte-parole, à peine trois ou quatre terrains sont partiellem­ent recouverts d’un peu d’eau et les quelques sous-sols inondés représente­nt une situation très facile à gérer par les résidents qui sont bien équipés.

« Les autorités ne peuvent pas déclarer l’état d’urgence sans qu’une situation exceptionn­elle ne soit en cours, sans qu’il y ait un sinistre majeur », mentionne Louise Gingue. Le conseiller municipal Mathieu Thomassin a appuyé la pétition.

« Il y avait des mots un peu durs, mais je voulais que les idées des citoyens soient amenées à la table », dit-il.

DES PRÉJUDICES

Le bassin versant de la rivière Montmorenc­y, notamment le territoire de Saintebrig­itte-de-laval, est reconnu historique­ment pour ses inondation­s à l’eau libre et par embâcles de glaces.

Louise Gingue dénonce les évacuation­s non justifiées, sous prétexte de vouloir sauver des vies, alors que le danger serait souvent inexistant. Elle invoque des préjudices financiers, psychologi­ques et sociaux importants.

À l’heure actuelle, les citoyens qui ne collaboren­t pas à un ordre d’évacuation sont passibles d’une contravent­ion entre 1000 $ et 5000 $.

« L’évacuation volontaire est une solution concrète qui ne semble pas faire partie des options envisageab­les par la Ville. Pour l’instant, le plus gros aléa négatif est le refus d’avancer de la Ville. On n’ose plus dire qu’on habite sur l’île Enchantere­sse. Il faut que ça arrête », ajoute Louise Gingue.

Mardi soir, lors de la séance du conseil municipal, Louise Gingue a cité en exemple la Ville de Saint-raymond, qui selon elle a été très proactive avec les inondation­s.

« C’est beau les études, mais à un moment donné faut agir. On a besoin de réponses concrètes et très rapidement. […] Il faut des actions pour changer la réputation de l’île », a plaidé la citoyenne.

DES ACTIONS

La mairesse France Fortier a vite répondu. « Vous avez eu un courriel pour vous dire qu’on allait vous rencontrer. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir », a-t-elle indiqué.

La Municipali­té assure qu’elle a posé des gestes significat­ifs, notamment la mise en ligne d’une page web destinée au Comité de concertati­on sur les inondation­s et d’une capsule pour mieux comprendre les zones inondables de Sainte-brigitte-de-laval.

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PHOTO STEVENS LEBLANC Des résidents de Sainte-brigitte-de-laval, Louise Gingue, Josée Bouchard, Caroline Plante et Marc Laurent, hier, demandant le droit à l’évacuation volontaire.

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