Un massothérapeute aux mains longues écope de 15 mois de prison
Un massothérapeute de Québec qui a agressé sexuellement une cliente durant une consultation a été condamné hier à 15 mois de prison, assortis d’une probation surveillée de deux ans.
La victime de Nicolas Bourgoin a témoigné des conséquences des gestes sur sa vie, rappelant qu’elle avait pris rendezvous pour un massage, pas pour une agression sexuelle.
« Je suis arrivée avec un mal de dos et je suis repartie avec un mal de vivre », a confié la jeune femme de 22 ans, pour qui la rencontre avec Bourgoin était une première expérience en massothérapie.
L’accusé l’a reçue dans la clinique où il travaillait et a gagné sa confiance en engageant la discussion sur son travail.
L’attitude de Nicolas Bourgoin a toutefois changé en cours de consultation. Demandant à la plaignante de se tourner sur le dos, il retire la serviette qui la couvre pour lui toucher les seins.
Il a ensuite glissé sa main jusqu’aux parties intimes de la jeune femme, tout en la questionnant sur sa vie sexuelle. L’homme de 28 ans est ensuite allé jusqu’à insérer un doigt dans le vagin de sa victime.
« Chaque fois que je pensais que c’était fini, monsieur allait encore plus loin », a confié cette dernière, précisant avoir été figée par la peur.
L’agresseur rejette d’ailleurs sur cet immobilisme de la victime la responsabilité de ses gestes, un élément troublant, selon la procureure de la Couronne.
« On comprend avec le rapport présentenciel que monsieur jette le blâme par moment sur sa victime. Il a une faible capacité d’empathie », a exposé Me Geneviève Corriveau, mettant en lumière la version empreinte de distorsions de l’accusé, qui met l’emphase sur « la passivité et le silence de la plaignante ».
RISQUE DE RÉCIDIVE
Le juge Steve Magnan a entériné la suggestion commune d’une peine de 15 mois de prison assortie d’une probation surveillée de deux ans. Il sera également interdit à Bourgoin d’être massothérapeute durant cette période.
Le magistrat a toutefois insisté pour rappeler à l’accusé la gravité de ses gestes et le pronostic sombre qui émane du rapport présentenciel. L’analyse fait état d’un risque de récidive « au-dessus de la moyenne », l’homme présentant une « certaine rancune et [une] hostilité envers les femmes ».