Accusé du meurtre de Langlois, il devra rester sous les verrous
L’américain accusé des meurtres de l’entrepreneur québécois Daniel Langlois et de sa femme survenus en décembre en Dominique devra rester en prison, a statué la Haute Cour hier.
La demande de libération sous caution de Jonathan Lehrer déposée le 8 avril dernier a finalement été refusée par le juge Colin Williams qui a entendu l’affaire à huis clos, a-t-on appris.
Derrière les barreaux depuis son arrestation, peu de temps après le décès du couple, l’homme de 57 ans avait fait cette demande auprès de la Haute Cour pour « raisons médicales ». Il souhaitait retourner au Texas pour se faire soigner.
« Le juge Williams a décidé, après avoir entendu les arguments le 8 avril, qu’il n’y avait pas de motif valable pour accorder la libération sous caution au requérant et que les conditions de la loi sur la libération sous caution n’avaient pas été remplies », a expliqué la directrice du ministère public, Sherma Dalrymple.
Selon elle, cette décision « se concentrait fortement sur l’intérêt public ». Une autre demande de remise en liberté sous caution pourrait toujours être présentée s’il y a un changement de circonstances, a-t-elle précisé.
Lors de l’audition de lundi, des résidents de la communauté de Soufrière, où les deux Québécois étaient très impliqués, ont manifesté leur mécontentement devant le tribunal concernant la demande de libération sous caution.
L’accusation a l’intention de faire commencer le procès en septembre prochain « parce que nous retournons au tribunal pour présenter les dossiers d’inculpation en juillet », a expliqué Mme Dalrymple.
Les preuves contre les accusés devraient être mises à la disposition de la défense avant le 18 juin.
UN PROCÈS POUR SEPTEMBRE
Le procès de M. Lehrer et de son complice présumé Robert Snyder Jr avait déjà pris du retard.
Initialement prévu pour le 24 mars dernier, un délai de huit à dix semaines s’est ajouté après une demande de divulgation de l’affaire par l’un des avocats de la défense. L’enquête préliminaire avait aussi été ajournée au 16 juillet prochain en raison d’un test positif à la COVID-19 de Robert Snyder Jr.
L’ancien voisin de Daniel Langlois et de sa conjointe Dominique Marchand est accusé d’avoir orchestré leur meurtre depuis qu’ils ont été retrouvés sans vie dans un véhicule incendié près de leur complexe hôtelier Coulibri Ridge, le 1er décembre dernier.
Propriétaire de la chocolaterie Bois Cotlette, l’américain était en conflit depuis plusieurs années avec l’entrepreneur québécois au sujet de l’utilisation de la route publique Morne Rouge, qui permet de se rendre à l’hôtel des Québécois en passant par son terrain.
Pris dans ce différend, les deux hommes s’étaient rendus jusqu’à la plus haute juridiction de l’île, qui a tranché en 2019 que la route était publique et que les clients de M. Langlois pouvaient l’emprunter librement.