Le continent américain à vélo
Un jeune homme a parcouru plus de 30 000 km de Vancouver à la Terre de Feu lors d’un périple amorcé en 2022
Un jeune homme de Québec a vécu l’aventure d’une vie en traversant le continent américain de Vancouver à la Terre de Feu au guidon de son vélo. Ce périple de plus de 30 000 km en près de deux ans lui a permis de contempler les plus beaux paysages, de faire des rencontres inoubliables, mais aussi de se retrouver – bien malgré lui – dans un territoire géré par une organisation criminelle.
Le 15 septembre 2022, William Fleury, qui avait 21 ans à l’époque, est parti de Vancouver à vélo, dans le but de se rendre jusqu’à la Terre de Feu.
Avec 18 000 $ comme budget, l’aventurier a voyagé très modestement dans 14 pays en faisant du camping, en dormant dans des gîtes pour cyclistes ou chez des gens qui lui ont gentiment offert un toit.
Il a roulé par la suite sur la côte Ouest américaine en passant par tous les parcs nationaux de la Californie.
« C’est à ce moment-là que mon voyage a vraiment commencé mentalement. En traversant Yosemite, c’est là que j’ai vu le désert pour la première fois de ma vie, et les grosses montagnes aussi, et avec des paysages désertiques, vraiment rocheux. Ça ressemble quasiment au Pérou, mais en miniature », raconte William.
Il a amorcé la portion de son périple en Amérique Centrale depuis la Bassecalifornie, au Mexique, et a pris un traversier à La Paz pour se rendre à Mazatlán.
Les zones parfois incertaines du Mexique ont découragé William de le parcourir au complet à vélo. Il a donc fait une portion en autocar, pour reprendre le guidon vers le Guatemala.
DES RENCONTRES INOUBLIABLES
En Amérique centrale, William s’est aventuré sans le savoir dans des territoires autochtones dont l’accès n’est pas ouvert à tous.
Les peuples des Premières Nations, malgré certaines réserves, ont toutefois accueilli le cycliste chaleureusement en lui offrant, à l’occasion, un toit pour la nuit.
En arrivant en Amérique du Sud, en Colombie, l’aventurier a eu droit à l’accueil... d’un responsable d’un territoire de Necocli géré soit par les bandits de la drogue, soit des groupes révolutionnaires.
« Je sentais qu’il y avait quelque chose, que je n’étais pas à ma place », raconte-t-il. « Je me suis arrêté à la fin d’une route et un monsieur m’a invité à prendre un café et un pain. Il était super gentil, mais après une dizaine de minutes, il a commencé à me questionner [plus sérieusement]. »
UNE PÉNIBLE JOURNÉE
William a donc voulu quitter son hôte, mais celui-ci ne le voulait pas. L’homme et ses « associés » voulaient savoir qui il était.
Après des détours à vélo et des rencontres avec différentes personnes, escorté d’un camion ou de motocyclistes, son calvaire s’est finalement bien terminé.
« J’étais stressé, je demandais pour [sic] m’en aller et ils ne [le] voulaient pas. J’avais peur, tout le monde était armé. J’ai fini par voir le chef. Il m’a posé des questions », explique-t-il. « J’ai finalement pu m’en aller. »
Il a également roulé dans le Darién Gap, une étroite bande de terre qui lie l’amérique du Sud à l’amérique centrale.
Cette zone en est une d’activités menées par trois groupes rebelles colombiens. C’est là aussi que des dizaines de milliers de migrants passent chaque année dans l’espoir ultime de se rendre aux États-unis. Plusieurs n’arriveront malheureusement jamais à destination.
SOUVENIRS
William est arrivé à la Terre de Feu le 1er avril avec un compte bancaire à découvert, mais également avec un magot de souvenirs mémorables qu’il espère raconter dans un livre.
Revenu au Québec le 11 avril dernier, il se sent encore en voyage et repartirait tout de suite s’il le pouvait. Il planifie déjà une prochaine aventure dans le continent africain.