Appel au calme lancé aux deux pays
À la suite de l’attaque d’israël sur l’iran, la communauté internationale tente de faire baisser les tensions
AFP ET AGENCE QMI | La communauté internationale a lancé hier des appels à la retenue après une attaque de représailles contre l’iran attribuée à Israël, dans un contexte d’escalade croissante au Moyenorient depuis le début de la guerre dévastatrice à Gaza il y a plus de six mois.
Avant l’aube, des explosions ont été entendues près d’une base militaire dans la région d’ispahan dans le centre de l’iran. Mais les autorités iraniennes ont minimisé l’impact des explosions et n’ont pas accusé directement Israël, qui ne les a pas revendiquées.
Un haut responsable auprès du Congrès américain qui n’a pas souhaité être nommé a confirmé à L’AFP une attaque israélienne en Iran.
Cette dernière poussée de fièvre intervient alors que la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, ne connaît pas de répit et a fait 34 012 morts à Gaza, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Tôt hier, l’agence de presse iranienne Fars a rapporté trois explosions près d’une base militaire à Qahjavarestan, entre Ispahan et son aéroport.
Des drones ont été abattus, mais « il n’y a pas eu d’attaque de missiles », a précisé le porte-parole de l’agence iranienne de l’espace. Il n’y a « eu, jusqu’à présent, aucune attaque aérienne depuis l’extérieur des frontières contre Ispahan ou d’autres régions du pays », a-t-il ajouté.
DÉSESCALADE SOUHAITÉE
À la réunion ministérielle du G7 à Capri en Italie, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a affirmé que les Étatsunis, alliés historiques d’israël, avaient « été informés au dernier moment » de l’attaque, sans préciser par qui.
Les États-unis « n’ont pas été impliqués dans une opération offensive » a déclaré son homologue américain Antony Blinken, présent à Capri, soulignant que « l’objectif » de son pays et des autres membres du G7 était « la désescalade ».
Signe de l’inquiétude croissante, l’ambassade américaine en Israël a ordonné à ses employés de limiter leurs déplacements dans le pays. L’ambassade de Chine en Iran a appelé ses ressortissants à prendre leurs « précautions ».
« Il est grand temps d’arrêter le cycle dangereux de représailles au Moyen-orient », a dit le secrétaire général de l’organisation des Nations unies (ONU) Antonio Guterres cité par son porte-parole.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a fait état de contacts avec l’iran et Israël.
« Nous avons dit aux Israéliens que l’iran ne veut pas d’escalade », a-t-il précisé.
Plusieurs pays occidentaux, dont la France, et arabes ont appelé à la retenue.
ATTAQUE MINIMISÉE
Selon Dominique Trinquand, ancien chef de mission militaire à la délégation française à L’ONU, les Iraniens diminueraient volontairement les impacts de l’attaque d’israël, qualifiée de riposte par certains hauts responsables américains.
« Les Iraniens eux-mêmes disent “ce n’était que des drones qui étaient activés à partir d’agents à l’intérieur de l’iran”, donc ils refusent l’option que ça puisse être Israël qui les ait tirés directement [depuis l’extérieur de l’iran]. C’est une façon pour eux de dire “on ne répliquera pas”, puisqu’ils avaient dit “si on touche notre territoire, nous répliquerons” », a expliqué le général.
Ce discours de la part de la République islamique dissimulerait ses capacités limitées.
Israël rapporte toutefois une attaque plus complexe qu’il n’y parait.
« Pendant cette attaque, il y a eu deux autres attaques, l’une en Syrie, l’autre en Irak. L’attaque en Syrie a détruit un radar qui permettait d’observer les vols à partir d’israël et donc d’une certaine façon c’est la base avancée de l’iran qui a été détruite. En Irak, c’est un bâtiment qui accueillait des responsables des pasdarans [les gardiens de la révolution islamique] qui a été détruit », a détaillé le spécialiste français.