Peu de données disponibles en raison du manque de recherches
Des campagnes de sensibilisation devraient être mises en branle, selon un expert
Peu de données sont disponibles sur les accidents de la route causés par de grands animaux, car peu de recherches sont réalisées.
« On sait qu’environ une collision sur six est causée par la grande faune au Québec. Pourtant, on sait peu de choses sur ce phénomène », note Martin Lavallière, chercheur membre du Réseau de recherche sur la sécurité routière du Québec.
Le professeur de kinésiologie à l’université du Québec à Chicoutimi (UQAC) déplore le peu de recherches sur cet enjeu de sécurité publique dans un pays de grands espaces verts.
À son avis, les panneaux indicateurs pour passage de cervidés ou autres animaux sauvages sont des moyens insuffisants pour s’attaquer au problème.
« On mène régulièrement des campagnes nationales de sensibilisation pour boucler sa ceinture et contrer l’alcool au volant, mais rarement pour diminuer les collisions avec la faune », soutient-il.
De façon générale, l’expert souligne que la vitesse excessive réduit le temps de réaction lorsqu’on est au volant d’un véhicule moteur et qu’un événement se produit.
La limite de vitesse devrait par conséquent être abaissée là où les risques de collisions avec la grande faune sont majeurs.
200 M$ PAR AN
Des travaux menés dans l’ouest canadien par le Traffic Injury Research Foundation (TIRF) évaluent que le problème de collisions routières avec la grande faune engendre des dépenses d’au moins 200 M$ annuellement gouvernement canadien, assumées en grande partie par les contribuables.
Leurs calculs incluent notamment les coûts en lien avec des soins de santé fournis à cause des accidents, des frais d’assurances et le déploiement des premiers secours sur les scènes de collisions.
DIFFICILE DE SAVOIR
Cet organisme à but non lucratif mène depuis 20 ans des études sur divers aspects de cette question.
Paradoxalement, le TIRF est financé par Desjardins, mais le mouvement coopératif québécois n’a aucune donnée sur ce thème, reconnaît la porte-parole Véronique Breton.
Combien de réclamations annuelles ? Quels montants ? En hausse ? En baisse ?
« Nous n’avons pas ces données qui sont regroupées sous le thème des collisions en général », écrit-elle.
Joints par Le Journal, ni le Bureau d’assurance du Canada ni la Chambre de l’assurance de dommages du Québec n’avaient plus d’information.