Record d’achalandage fracassé au Salon de l’emploi de Montréal
Une heure avant l’ouverture des portes du plus gros salon de l’emploi, mercredi, une file motivée de candidats s’étirait au Palais des congrès pour décrocher le poste de rêve, alors que 18 000 emplois ont été perdus le mois dernier au Québec.
« Près de 8000 personnes sont venues au jour 1. C’est le double de l’an passé », s’étonne au Journal Éric Boutié, directeur général de l’événement Carrières, qui s’est tenu mercredi et jeudi derniers au Palais des congrès de Montréal.
« Un visiteur sur deux est un nouvel arrivant. L’autre 50 %, ce sont des gens qui veulent améliorer leur sort, des gens sans emploi et de jeunes diplômés », dit-il.
D’après Desjardins d’ailleurs, « la baisse de l’emploi chez les jeunes de 15 à 24 ans est responsable pour près des deux tiers des pertes en mars ».
PROFILS VARIÉS
Au salon, de nombreux candidats sillonnaient nerveusement les allées bondées en quête d’un avenir professionnel meilleur.
Francesco Baeza, coordonnateur de vol dans une entreprise d’avions privés de luxe, arpentait les kiosques à la recherche d’un emploi avec de meilleures conditions salariales.
« J’ai demandé un meilleur salaire. On me l’a augmenté un peu, mais je veux encore plus. J’aime mon travail et mes collègues, mais c’est mon premier emploi ici. J’aimerais avoir quelque chose pour comparer », résume-t-il.
« J’AI CHOISI LE QUÉBEC »
À deux pas de lui, Choko Amdje Aude, fraîchement arrivée du Cameroun il y a deux semaines avec deux maîtrises (droit privé et gestion de projets), était à la recherche d’un nouveau défi en assistance juridique.
« J’ai choisi le Québec pour le futur, pour les opportunités », partage la femme de 33 ans, originaire de Douala.
Plus loin, Lucas Mouftier, de Paris, débarqué ici en février dernier, designer industriel et numérique, voulait tâter de terrain de l’ultra-luxe chez nous. Yamaha, Toyota, Valeo, Alstom... l’homme de 31 ans visait haut avec son CV déjà bien garni.
« J’ai décidé de tout plaquer pour une nouvelle vie », confie-t-il.
« J’ai travaillé dans le domaine du luxe. En Chine, je faisais des vitrines de grands magasins. J’ai dû rentrer en catastrophe en raison de la pandémie », se souvient-il.
Pascal Gervais, 50 ans, magasinier depuis 12 ans à la Défense nationale, épargné par les déboires de Phénix, allait d’un
stand d’emploi à l’autre pour trouver un poste qui convient plus à son bagage en administration.
« Je cherche un emploi de bureau, tant au public qu’au privé », conclut-il.