Des primes aux patrons alors que des employés sont mis à pied
La Caisse de dépôt amorce un licenciement massif en lien avec la fusion de ses filiales immobilières
Après que les grands patrons ont reçu 11,9 millions $ en primes, la Caisse de dépôt et placement du Québec a commencé les licenciements massifs liés à la fusion de ses filiales immobilières, a appris notre Bureau parlementaire.
Le couperet est tombé à la CDPQ. Plusieurs employés ont été rencontrés dans les derniers jours et ont appris leur congédiement.
« C’est encore en cours », a confirmé la porte-parole Kate Monfette.
En janvier dernier, la Caisse de dépôt avait annoncé que la fusion de ses filiales immobilières Ivanhoé Cambridge et Otéra Capital entraînerait des pertes d’emploi.
Cette vaste réorganisation doit générer des économies annuelles de 100 millions $.
« C’est vraiment dans un but d’optimisation de ressources », a réitéré Kate Monfette. Les ressources humaines, les communications, les finances sont les secteurs qui sont touchés principalement. « Les doublons, c’est surtout dans les services généraux, mais également dans les services d’investissements, ils ont revu dans un but d’optimiser les talents. »
Les licenciements se continueront dans les prochaines semaines. Pour le moment, la CDPQ refuse toujours de dévoiler le nombre de salariés qui seront licenciés.
« On avait dit que tout le monde serait informé sur son statut d’emploi à la fin avril. »
Ainsi, la Caisse fera un bilan complet en mai prochain et les détails seront divulgués.
DES MILLIONS EN BONIS
Entre-temps, les grands patrons de la CDPQ ont reçu presque 12 millions $ en prime.
Selon nos informations, l’octroi de ces primes passe mal auprès des licenciés.
Mais encore, ces principaux dirigeants se sont offert des hausses de rémunération moyenne de 4,8 % en 2023, malgré des rendements mitigés. La rémunération d’un d’entre eux a grimpé de plus 12 %.
Le PDG de l’organisation, Charles Emond, a empoché 4,5 millions $ en 2023, profitant ainsi de la plus importante rémunération de l’organisation.
« La rémunération des employés et des dirigeants, c’est tous les ans et la réorganisation, c’est une fois [...] Il va y avoir des économies d’échelle et au niveau de nos coûts », a expliqué Kate Monfette.
Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, s’est porté à la défense de la rémunération que touche le grand patron de CDPQ.
« On a besoin d’un dirigeant de haut niveau et sa rémunération est inférieure à celle de ses pairs qui gèrent les grandes caisses de retraite. [...] C’est un milieu qui est hautement compétitif et c’est extrêmement important d’avoir un bon gestionnaire pour avoir un rendement/risque adéquat », a-t-il déclaré.
La Caisse a produit un rendement de 7,2 % en 2023.