Le Journal de Quebec

Des primes aux patrons alors que des employés sont mis à pied

La Caisse de dépôt amorce un licencieme­nt massif en lien avec la fusion de ses filiales immobilièr­es

- NICOLAS LACHANCE

Après que les grands patrons ont reçu 11,9 millions $ en primes, la Caisse de dépôt et placement du Québec a commencé les licencieme­nts massifs liés à la fusion de ses filiales immobilièr­es, a appris notre Bureau parlementa­ire.

Le couperet est tombé à la CDPQ. Plusieurs employés ont été rencontrés dans les derniers jours et ont appris leur congédieme­nt.

« C’est encore en cours », a confirmé la porte-parole Kate Monfette.

En janvier dernier, la Caisse de dépôt avait annoncé que la fusion de ses filiales immobilièr­es Ivanhoé Cambridge et Otéra Capital entraînera­it des pertes d’emploi.

Cette vaste réorganisa­tion doit générer des économies annuelles de 100 millions $.

« C’est vraiment dans un but d’optimisati­on de ressources », a réitéré Kate Monfette. Les ressources humaines, les communicat­ions, les finances sont les secteurs qui sont touchés principale­ment. « Les doublons, c’est surtout dans les services généraux, mais également dans les services d’investisse­ments, ils ont revu dans un but d’optimiser les talents. »

Les licencieme­nts se continuero­nt dans les prochaines semaines. Pour le moment, la CDPQ refuse toujours de dévoiler le nombre de salariés qui seront licenciés.

« On avait dit que tout le monde serait informé sur son statut d’emploi à la fin avril. »

Ainsi, la Caisse fera un bilan complet en mai prochain et les détails seront divulgués.

DES MILLIONS EN BONIS

Entre-temps, les grands patrons de la CDPQ ont reçu presque 12 millions $ en prime.

Selon nos informatio­ns, l’octroi de ces primes passe mal auprès des licenciés.

Mais encore, ces principaux dirigeants se sont offert des hausses de rémunérati­on moyenne de 4,8 % en 2023, malgré des rendements mitigés. La rémunérati­on d’un d’entre eux a grimpé de plus 12 %.

Le PDG de l’organisati­on, Charles Emond, a empoché 4,5 millions $ en 2023, profitant ainsi de la plus importante rémunérati­on de l’organisati­on.

« La rémunérati­on des employés et des dirigeants, c’est tous les ans et la réorganisa­tion, c’est une fois [...] Il va y avoir des économies d’échelle et au niveau de nos coûts », a expliqué Kate Monfette.

Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, s’est porté à la défense de la rémunérati­on que touche le grand patron de CDPQ.

« On a besoin d’un dirigeant de haut niveau et sa rémunérati­on est inférieure à celle de ses pairs qui gèrent les grandes caisses de retraite. [...] C’est un milieu qui est hautement compétitif et c’est extrêmemen­t important d’avoir un bon gestionnai­re pour avoir un rendement/risque adéquat », a-t-il déclaré.

La Caisse a produit un rendement de 7,2 % en 2023.

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PHOTO D’ARCHIVES L’immeuble de la Caisse de dépôt et placement sur la Place Jean-paul-riopelle à Montréal, à l’automne dernier.

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