Québec ne veut pas d’une hypothèque islamique
Le gouvernement Legault s’inquiète de voir Ottawa songer à élargir l’accès à l’hypothèque islamique et ne souhaite pas qu’un tel mécanisme s’applique au Québec.
« Nous sommes clairement mal à l’aise avec cette idée du gouvernement fédéral », affirme le ministre Jean-françois Roberge dans une déclaration envoyée à notre Bureau parlementaire.
Dans son budget déposé cette semaine, le gouvernement Trudeau affirme vouloir « explorer de nouvelles mesures pour élargir l’accès aux produits de financement de rechange, comme les prêts hypothécaires islamiques ».
Puisque la charia interdit de payer des intérêts, certains musulmans plus rigoristes se tournent vers des institutions bancaires qui imposent d’autres types de frais afin de respecter les principes de la loi islamique.
Toutefois, les grandes institutions financières n’offrent pas ce service pour le moment et Ottawa veut étudier le moyen d’en élargir la portée.
Mais à Québec, on y voit une contradiction avec le principe de la laïcité, cher au gouvernement caquiste.
« Cette idée qu’a le gouvernement fédéral de traiter différemment, d’un point de vue bancaire, les personnes selon leurs croyances religieuses est en contradiction avec les choix qu’a faits le Québec », écrit le ministre responsable de la Laïcité.
Interpellé à ce sujet, le Parti Québécois a défendu une vision similaire. « Si le fédéral va de l’avant en intégrant un concept religieux dans les lois hypothécaires, ça crée un précédent inquiétant pour la neutralité de l’état », écrit l’attaché de presse de son aile parlementaire.