Un millier de manifestants soulignent le Jour de la Terre
« Il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable », scandent des militants
Syndicats, associations étudiantes, groupes communautaires, écologistes, féministes et citoyens ont tous parlé d’une même voix, hier, à Québec, en manifestant pour dénoncer « l’inaction politique » en matière de justice climatique et sociale, à la veille du Jour de la Terre.
Ils étaient un peu plus d’un millier de personnes qui ont marché jusqu’à l’assemblée nationale en demandant au gouvernement d’agir avant qu’il ne soit trop tard.
« On n’est pas une gang de clowns qui sortent dans la rue une ou deux fois par année. On vit présentement plusieurs crises à la fois et tout ce qu’on trouve à faire c’est se foutre la tête dans le sable. À un moment donné, il y a des personnes qui devront prendre leurs responsabilités pour une fois ! » s’est exclamé Grégoire Boivin, un militant.
L’événement organisé par la Coalition régionale justice climatique et sociale visait à faire valoir trois principales demandes, soit l’accélération de la lutte contre les crises climatiques, un réinvestissement massif, notamment dans les programmes sociaux en taxant davantage la richesse, et une transition juste et inclusive pour les communautés et les travailleurs.
DES DÉCISIONS PASSANT DE TRAVERS
Plusieurs personnes rencontrées par Le Journal ont pointé directement du doigt le gouvernement du Québec, l’accusant de « fermer les yeux sur les pires pollueurs » tout en critiquant la gestion du projet d’usine de batteries Northvolt.
« On a besoin d’un gouvernement qui soutient le monde, pas qui donne des millions à des équipes de hockey, à des industries telles que Northvolt ou qui ferme les yeux sur les pires pollueurs », a dénoncé Naélie Bouchard-sylvain.
« En ce moment on dirait que les gouvernements qu’on a à Québec et Ottawa ne sont pas sur la même planète que nous et que ceux qui étudient le climat. Clairement, ils ne prennent pas acte de l’urgence climatique », souligne le député solidaire de Jean-lesage, Sol Zanetti.
De son côté, le chef du Parti Québécois, Paul St-pierre Plamondon, croit « qu’on ne peut pas avoir à coeur l’avenir de l’environnement et des changements climatiques et demeurer dans le Canada ».
« Ce n’est pas cohérent parce que le Canada est un pétrogouvernement. Par là, j’entends que ses politiques sont orientées par le lobby du pétrole en Alberta et ça ne changera pas, peu importe que ce soit un gouvernement conservateur ou libéral, ce sont des gouvernements qui vont bâtir des pipelines pour exporter davantage de pétrole », précise-t-il.
BEAUCOUP D’INQUIÉTUDE
Les militants qui étaient présents au rassemblement se disaient plutôt inquiets devant l’urgence climatique.
« On le voit déjà avec les feux de forêt et les inondations, il y a des gens qui perdent leur maison et qui peinent à se retrouver un toit en raison de la crise du logement. Il faut penser à ces gens-là parce qu’il y en aura de plus en plus », explique Naélie Bouchard-sylvain.
« C’est notre génération qui va avoir d’importantes responsabilités, mais on est coincé là-dedans et il faut que ça change parce qu’on a le droit d’avoir un avenir nous aussi », a renchéri Alexis Smith, de l’association des étudiants et étudiantes en sciences sociales de l’université Laval (AÉSS).
Le secrétaire général du Conseil central de Québec–chaudière-appalaches (CSN), François Proulx-duperré, croit que la transition va « forcément impacter les travailleurs et travailleuses » ; c’est pourquoi il désire que les syndicats soient présents pour s’assurer que la transition sera « juste » et qu’elle ne laissera « personne derrière ».