Des pêcheurs se sentent lésés par un changement réglementaire
La baisse de la limite de prises quotidienne dans la zone 27 pour la truite mouchetée fait en sorte que plusieurs pêcheurs se sentent lésés, surtout ceux qui fréquentent la réserve faunique des Laurentides.
Depuis plusieurs années, la limite de prises quotidienne et de possession était de 15 truites dans la zone 27, là où on retrouve de nombreux territoires de pêche, dont la réserve faunique des Laurentides. En vertu d’un changement réglementaire, les pêcheurs n’auront droit qu’à 10 truites mouchetées à l’avenir.
Un couple de pêcheurs nous a transmis le témoignage suivant.
« J’ai fait trois réservations en avril 2023, pour la saison de pêche 2024. À ce moment-là, le quota était de 15 truites par permis, et jusqu’à la fin de mars, c’était toujours le cas, explique Danny Jones. À la suite de la nouvelle réglementation,
j’ai voulu me faire rembourser mes acomptes provisionnels, mais la
Sépaq a refusé, prétextant ne pas être responsable de cette décision. Mon entente initiale avec la Sépaq était de 15 prises. Le contrat que j’avais avec eux ne tient plus et j’ai demandé un remboursement. Ils ne m’ont même pas offert un crédit ou un escompte pour le non-respect de notre contrat. Alors, je paie le plein prix pour un voyage qui se trouve amputé. »
AUTRE TÉMOIGNAGE
Il faut dire ici que la Sépaq n’est pas responsable des décisions prises par le gouvernement en matière réglementaire. Elle n’est que le gestionnaire des activités de pêche, de chasse, de camping et plus, sur les territoires qu’elle administre.
Dans une missive qu’il nous faisait parvenir le 12 avril dernier, un autre pêcheur, Louis Demers, expliquait son mécontentement devant la situation qu’il vivait, avec son groupe de pêcheurs.
« La Sépaq vient tout juste d’aviser ses clients que le quota de truites mouchetées vient de passer de 15 à 10. J’ai deux réservations de groupe, faites en avril 2023, en chalet, avec deux groupes différents. Je peux vous dire que l’insatisfaction est au rendez-vous pour tout notre groupe. Après avoir vérifié la possibilité de faire une annulation avec le service à la clientèle de la Sépaq, leur réponse a été que les modalités d’annulation inscrites sur notre réservation s’appliquent sans changement. Donc, si on annule nos forfaits, nous perdons trop de dollars. Nous irons donc tout de même, mais nous avons tous l’impression de nous être fait passer un sapin. Nous songeons même à organiser un recours collectif. »
PAS LA SÉPAQ, MAIS LE MINISTÈRE
Les consommateurs qui se sentent lésés tirent sur la Sépaq, mais encore une fois, elle n’a aucun pouvoir sur la détermination des limites de prises et de possession.
Il faut plutôt se tourner du côté du ministère de l’environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
J’ai fait une demande d’entrevue auprès du ministère pour en savoir plus sur ces changements et voici la réponse que j’ai obtenue : « Nous vous remercions pour votre demande d’entrevue. Nous la déclinons. »
Alors, au lieu que je puisse parler à quelqu’un, on m’a fourni une réponse écrite qui peut se résumer à ceci : allez voir sur le site internet, les réponses sont là. Donc, je vous transmets les titres des différents sites et adresses que l’on m’a demandé de consulter.
Il semble que les responsables des communications tiennent pour acquis que tous les pêcheurs vont sur internet afin de vérifier ce qui se passe durant la saison de pêche, en termes de quotas maximaux, de changements de dates d’ouverture et plus.
On m’a rappelé que la réglementation présentée couvre la période s’étendant du 1er avril 2024 au 31 mars 2026, mais que les périodes, limites et exceptions sont, quant à elles, mises à jour annuellement en date du 1er avril.
C’est ce qui explique la situation que vivent les pêcheurs qui fréquentent la zone 27 cette saison, soit la baisse de la limite de 15 à 10 truites mouchetées.
Voici les sites et adresses à consulter :
– Pêcher au Québec, gouvernement du Québec (quebec.ca)
– Pêche : nouveautés à la réglementation, gouvernement du Québec (bit.ly/3uskt2o)
Alors, si vous ne voulez pas avoir de mauvaises surprises lors de vos excursions, prenez le temps d’aller sur internet parce que selon le ministère, il y a « plusieurs zones de pêche présentant des nouveautés ».