OLIVER KAPANEN AVEC LE CH DÈS L’AN PROCHAIN ?
Et si Oliver Kapanen, cet espoir qui vient de connaître des séries du tonnerre en Finlande, causait la plus grande surprise l’automne prochain en se taillant une place dès son premier camp d’entraînement avec le Canadien ?
Son entraîneur-chef à Kalpa dans la Liiga, Petri Karjalainen, y croit.
« Vous avez frappé le jackpot avec Oliver, a-t-il lancé, affichant ses couleurs dès le début de l’entretien téléphonique. Ce que je lui ai dit à notre dernier souper d’équipe, c’est : “Premièrement, gagne un poste avec la Finlande au Championnat mondial de hockey et deuxièmement, assure-toi qu’au mois d’octobre, tu joues à Montréal.” »
Karjalainen sait-il quelque chose que l’on ne sait pas ? Pour que Kapanen soit au camp d’entraînement du Tricolore, il doit d’abord signer son contrat d’entrée. Il faut croire que ça ne saurait tarder pour ce choix de deuxième tour (64e au total) au repêchage de 2020.
Ce qui circule en coulisses, c’est que Kapanen s’entendra avec le CH, mais jouera une dernière saison en Europe une fois son camp terminé à Montréal, s’il n’obtient pas un poste dans la LNH, bien entendu. Il est lié depuis quelque temps à Timra, club de la ligue suédoise (SHL), dont son père, Kimmo, est le directeur général.
Une information que le principal intéressé n’a pas voulu confirmer, mais n’a pas cherché à nier non plus.
« Je ne sais pas trop quoi commenter, a indiqué Kapanen, légèrement pris au dépourvu. Les équipes feront des annonces quand quelque chose se concrétisera. Tout est une question de timing. »
LE MEILLEUR JOUEUR DE LA LIGUE
Karjalainen est ébahi par ce qu’il a vu de son poulain en séries. Le jeune joueur de centre de 20 ans a transporté Kalpa sur ses épaules, explosant avec 14 points, dont 7 buts, en 13 matchs.
« Dans la dernière ligne droite de la saison et lors des séries, il était le meilleur joueur de la Ligue, a déclaré l’homme de hockey, sans une once d’hésitation dans la voix. S’il poursuit dans cette voie et continue de faire des pas de géant, il sera à tout le moins près d’un poste à Montréal. Je ne vois pas pourquoi il ne serait pas impliqué dans une chaude lutte. » Le Canadien semble lui aussi satisfait du développement de son espoir.
« Ils aiment mon jeu et la façon dont je progresse, a confié Kapanen. Rob Ramage a assisté à quelques-uns de mes matchs en Finlande, mais il me suit surtout à distance. J’adorerais jouer avec le Canadien un jour. Je ne verrais pas pourquoi je signerais avec une autre équipe. C’est l’équipe qui m’a repêché. Ils savent ce qu’ils peuvent obtenir de ma part. »
Karjalainen est depuis un certain temps témoin de la progression de Kapanen, qu’il connaît depuis ses 15 ans.
« C’était facile de voir le potentiel. Tu savais qu’il allait devenir un bon joueur lorsqu’il allait prendre du coffre et devenir plus grand. Avec son frère Kimmo [un ancien gardien professionnel] et son oncle Sami [ancien attaquant de la LNH], il a le hockey dans le sang et ça paraît. Il est très compétitif, il veut gagner. Ce n’est pas pour rien qu’il était capitaine au Championnat mondial junior. »
COMME AHO
En Kapanen, il voit un joueur sur qui Martin St-louis pourra compter dans les moments critiques d’une rencontre.
« Quand tu as besoin de créer quelque chose ou de préserver une avance, il est le genre de joueur que les entraîneurs affectionnent », a-t-il expliqué.
Un genre de Sebastian Aho, a poursuivi notre intervenant.
« Aho et Kapanen ont des atouts semblables. Ce sont deux joueurs qui ne sont pas forcément spectaculaires, mais très efficaces dans les deux sens de la patinoire. Tu gagnes des matchs de hockey avec des joueurs comme eux dans ton club. Oliver ne pilotera pas le premier trio à Montréal, mais il peut devenir un centre de deuxième ou troisième trio pour un bout de temps. »
SERVICE MILITAIRE
Si Kapanen a connu une excellente saison dans la Liiga, une ligue résolument défensive, avec 34 points, dont 14 buts, en 51 matchs à 20 ans, il aurait pu faire encore mieux. Cette saison, il l’a bien mal commencée.
« Je n’ai pas eu un bon départ. Quelque chose s’est passé ensuite et les choses se sont rétablies. J’étais un joueur différent », a vaguement mentionné le principal intéressé.
Nous avons essayé de gratter un peu le bobo, sans succès. Que s’est-il passé, exactement, en début de saison ?
« Je n’aimais juste pas comment je jouais », a-t-il ajouté, évasif.
Par chance, son entraîneur nous a fourni les menus détails de cette histoire.
« Oliver a effectué son service militaire l’été dernier, a justifié Karjalainen. Cela a perturbé sa préparation estivale et affecté son début de saison. Je pense qu’il avait une aide seulement après 10 matchs. Et à un certain moment de la saison, il devait être à -9 ou -10. Il était très déçu. »
LA SUÈDE, L’ULTIME TEST
« Mais à partir du mois de novembre, il était l’un de nos meilleurs attaquants. Nous avions deux joueurs de centre à l’infirmerie et il a pris en charge plus de responsabilités, tant dans le vestiaire que sur la glace. Il a largement dépassé mes attentes. Il nous a transportés », témoigne Petri Karjalainen.
Qu’il ait été impossible de tirer les vers du nez de Kapanen, cela ne surprend pas l’entraîneur-chef de Kalpa.
« C’est le genre de joueur qu’il est. Il ne voulait pas s’en servir comme excuse… »
Comme nous le rapportions, tout indique que Kapanen ne renouvellera pas son entente avec Kalpa et évoluera en Suède la saison prochaine. Sans doute avec Timra. Rien n’est confirmé, mais il y a rarement de la fumée sans feu. Karjalainen aurait bien entendu aimé retrouver son poulain la saison prochaine. Mais il comprend.
« C’est un gros joueur pour nous, mais je ne peux être égoïste, a-t-il confié. S’il ne joue pas dans la LNH l’an prochain, la Suède est une excellente option pour lui. La ligue suédoise offre un calibre un peu plus relevé qu’en Finlande. C’est un peu plus demandant en termes de patinage. »
Pour Kapanen, il sera aussi formateur d’être déraciné, croit son entraîneur.
« Oliver a joué toute sa vie à Kalpa, a souligné Karjalainen. C’est un gros nom ici. Il pourra éviter un peu les projecteurs. C’est une bonne chose pour lui. »
Kimmo Kapanen a apparemment une très bonne réputation, d’ailleurs. Il ne fait pas une fleur à son fils.
« Je parle souvent à son père et il est très professionnel, a assuré Karjalainen. S’il amène son fils dans son club, c’est que c’est mérité et qu’il est assurément assez bon. »
« D’autres équipes en Suède sont intéressées, mais Timra aurait de grosses responsabilités à lui offrir. Ils ont besoin d’attaquants droitiers. »
À LAVAL ?
Une chose semble claire au fil de la discussion : si Oliver n’est pas fermé à l’idée de jouer éventuellement des matchs dans la Ligue américaine de hockey, ça ne fait pas partie du plan établi avec le CH.
« Le but, c’est d’être le plus mûr pour la LNH possible à mon arrivée en Amérique du Nord, a expliqué l’attaquant. Si je dois aller dans la LAH, je serai prêt. Le jeu nord-américain représentera évidemment un changement important. »
« Mais… j’adorerais jouer dans la LNH [rires]. Mon agent a convenu avec le Canadien que je m’établirai en Amérique du Nord quand je serai prêt. »
Si Kapanen retourne en Europe après le camp du CH à l’automne, Laval ne serait pas une possibilité pour la saison prochaine, mais peutêtre pour 2025-2026.