« Il faut qu’on nous aide », implore la mairesse Simard
L’élue de Saint-urbain veut plus de ressources pour la sécurité civile
LA MALBAIE | Même le meilleur plan sur les mesures d’urgence n’aurait pas permis de sauver les deux pompiers volontaires décédés à Saint-urbain, croit la mairesse un an après les événements.
Celle qui est à la tête de la petite municipalité charlevoisienne depuis 2009 a livré un témoignage fort attendu et émotif, hier, à La Malbaie, à la reprise de l’enquête publique du coroner sur la mort en devoir de Christopher Lavoie et Régis Lavoie le 1er mai 2023.
« Je vous dirais que depuis un an, j’ai le coeur à l’envers avec tout ce qui s’est passé », a lancé la mairesse Claudette Simard.
« J’aurais voulu que ce soit tellement différent, mais je peux vous dire honnêtement que c’était (sic) pas possible parce que même si j’avais eu le meilleur plan de mesures de sécurité civile, je n’aurais même pas été capable de répondre à toutes les attentes parce que nous étions coupés du monde », a-t-elle laissé tomber.
« On a beau se donner tout ce qu’on peut, mais il faut aussi avoir la capacité, puis avoir les personnes, les ressources », a ajouté l’élue, encore très ébranlée.
Elle a insisté sur la nécessité de soutenir les petites municipalités.
À Saint-urbain, le plan de sécurité civile fait 150 pages. « C’est impossible, il faut que l’on nous aide », dit-elle.
« APPRENTISSAGE SUR LE TAS »
Avant elle, le directeur général Martin Guérin a concédé qu’au moment des événements, ses connaissances étaient « assez limitées » relativement au titre de coordonnateur des mesures d’urgence, que lui confère ce plan.
Il a expliqué qu’il était encore en apprentissage de ses fonctions à la direction générale parce qu’il était entré en poste récemment, à l’automne, en pleine phase de préparation du budget.
« Il n’y a pas eu de formation en bonne et due forme, ç’a été de l’apprentissage sur le tas », a-t-il expliqué à propos de son poste de directeur général.
En avant-midi, le directeur adjoint du Service de la sécurité incendie de Baie-saint-paul, Jean-françois Dubé, a raconté l’appel déchirant qu’il a eu avec le directeur incendie de Saint-urbain.
Ce dernier lui a appris que deux pompiers étaient à l’eau et il recherchait désespérément de l’aide.
« Je suis vraiment désolé [...] on est dans le jus ben raide », lui a-til répondu. « Je me sentais vraiment très très dépourvu », a-t-il témoigné.
À part envoyer des pompiers avec une corde ou une échelle au pont Leclerc, à Baie-saint-paul, il n’y avait malheureusement rien à faire, a renchéri le directeur du Service incendie de la Ville voisine, Alain Gravel.
« Dans la rivière il descendait des roulottes », a-t-il rappelé.
UN FLOT D’INTERVENTIONS
De son côté, Baie-saint-paul a déclenché l’état d’urgence à midi.
« Ça va dépasser les capacités de la Ville, donc ça va nous prendre de l’aide », dit avoir raisonné M. Gravel.
Le flot d’appels et d’interventions sur le territoire a été « exponentiel » durant tout l’après-midi, s’estil souvenu.