Québec qualifié de « quêteux » face à Ottawa
Le maire de Lévis réplique à François Legault
Dans une réplique cinglante au premier ministre Legault, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a qualifié le gouvernement du Québec de « quêteux » vis-à-vis le palier fédéral.
« Si le gouvernement veut qu’on cesse de quêter, il pourrait peut-être penser davantage à la décentralisation. Qu’il nous donne le pouvoir et l’argent avec, on va s’en occuper. Québec fait la même chose face à Ottawa. Est-ce que Québec est un quêteux face à Ottawa ? Dans l’image qu’on a utilisée la semaine dernière, c’est sûr que la réponse est oui. Ce sont des quêteux face à Ottawa », a laissé tomber le maire de Lévis, hier après-midi.
Ce dernier, qui était présent à une conférence de presse consacrée à la résilience territoriale et à la lutte des Villes contre les effets des changements climatiques, répliquait à François Legault qui avait traité, jeudi dernier, les maires du Québec de « quêteux ».
« ON NE PEUT PLUS RIEN QUÊTER »
« Avant de dire aux gens qu’ils sont quêteux, encore faut-il avoir soi-même une vision des choses, notamment dans la mobilité. Dans la mobilité, on ne peut plus rien quêter. On ne sait plus où on s’en va », a ajouté Gilles Lehouillier, l’air dépité.
Cela dit, au lieu de se lancer des tomates, il vaut mieux que les différents paliers de gouvernement travaillent « en partenariat », notamment dans le dossier du financement du transport collectif, du lien interrives et du réseau structurant de Québec, a insisté le maire de Lévis.
MARCHAND PLUS MODÉRÉ
Présent aux côtés de son homologue Lehouillier, le maire de Québec, Bruno Marchand, s’est montré plus modéré. Tout en rejetant le qualificatif de « quêteux » accolé aux maires, il a renouvelé sa confiance envers le premier ministre Legault.
« Le plus important, ici, est que c’est une question de partenariat. Si on se met à ne pas se penser partenaires, on ne sert pas bien les gens », a-t-il affirmé.
Même si le premier ministre Legault a rapidement renouvelé jeudi sa confiance envers sa ministre des Transports, Geneviève Guilbault, M. Marchand ne pense pas qu’il s’agit pour lui d’un camouflet politique.
« Vous vouliez qu’il dise quoi ? Vous vouliez qu’il dise, séance tenante, qu’il est d’accord avec le maire de Québec ? s’est-il demandé. Le premier ministre nous a dit, à M. Lehouillier et à moi : “je veux un projet, je le veux rapidement, je le veux englobant pour la région, puis je vais y mettre les ressources nécessaires” […] On va collaborer à ça. »