Le maire Marchand aurait dû quitter « le dîner de cons »
Au lieu de rester sur place et de conserver son sourire, le maire Marchand aurait dû claquer la porte du « dîner de cons » de jeudi au cours duquel le premier ministre Legault a qualifié les maires du Québec de « quêteux », a estimé Claude Villeneuve.
C’est ce que le chef de l’opposition à l’hôtel de Ville de Québec a soutenu, hier matin, en point de presse, en réagissant à la saga de jeudi.
Dans un premier temps, le maire Marchand avait affirmé que la ministre Geneviève Guilbault « manque de vision ». Or, quelques minutes plus tard, le premier ministre Legault renouvelait sa confiance envers sa ministre des Transports.
« Je ne peux pas croire que Bruno Marchand soit resté dans la salle à entendre se faire dire ça puis qu’il n’ait pas quitté illico […] Quand je vois François Legault qui ne se gêne pas de traiter Bruno Marchand de quêteux dans sa face, puis Bruno Marchand qui reste assis sur sa chaise en souriant, j’ai de la misère à garder l’espoir pour l’année et demie [de mandat électoral municipal] qui s’en vient », a déploré M. Villeneuve.
« Se faire respecter »
Selon lui, ce n’est d’ailleurs pas le premier « dîner de cons » auquel le gouvernement convie le maire de Québec. En novembre 2023, M. Marchand a ainsi accepté de participer à un point de presse, en compagnie du ministre Jonatan Julien, alors que le gouvernement Legault venait de mettre le projet de tramway sur pause.
« M. Marchand, ça fait une couple de fois qu’il se fait inviter à des dîners de cons […] Il fut un temps où on avait des maires qui arrivaient à affirmer leur mécontentement et qui arrivaient mieux à se faire respecter aussi », a-t-il laissé tomber.
D’après M. Villeneuve, le maire de Québec, qui a « les deux genoux à terre », « a coupé les ponts » et « n’a plus d’entrées au gouvernement ». Donc « plus personne ne le prend au sérieux nulle part », a-t-il déploré.
DÉPLACÉ ET INSULTANT
Le chef de Québec d’abord a par ailleurs qualifié de « déplacé » et « d’insultant » de la part du premier ministre Legault de s’en prendre aux maires du Québec en les qualifiant de « quêteux ».
« J’espère que c’est des paroles qui ont dépassé la pensée du premier ministre. Quand le gouvernement du Québec financera ses missions sociales correctement pour lutter contre l’itinérance, quand le gouvernement du Québec investira assez pour construire des logements et pour l’intégration des nouveaux arrivants, quand le gouvernement du Québec s’acquittera de ses missions correctement, il pourra arrêter de reprocher aux maires de demander de l’argent », a dit M. Villeneuve.